Page 56 - MOBILITES MAGAZINE N°62

mobilité urbaine / PRISE EN MAINS
7900 Electric confirment cette bonne « te- nue » de l’amortissement. Volvo Buses peut aller jusqu’à 470 kWh au plus avec 5 packs de batteries de 500 kg unitaires. La paresse relative de la motorisation as- sure en contrepartie une belle progres- sivité des accélérations, ce que les pas- sagers apprécieront. Le temps mort au passage du 2e rapport se perçoit para- doxalement moins côté passagers que
depuis le poste de conduite, mais il s’entend pour celles et ceux qui ont l’ouïe particu- lièrement fine au niveau du moteur. Petit détail singularisant les modèles les plus récents de Volvo 7900 : la possibilité d’op- ter pour un éclairage intérieur à diodes électroluminescentes multicolores. On peut choisir l’ambiance à bord. Une bonne idée pour sortir de la grisaille. Mais le mo- dèle 100% électrique bénéficie d’une
grande baie vitrée arrière, ce qui confère une luminosité appréciable.
Les exploitants vont l’adorer
Volvo Buses commercialise le Volvo 7900 Electric « à la carte » : ainsi il peut être vendu complet, ou bien avec un contrat de location pour les batteries. Les contrats de service ici systématiquement de type Volvo Gold (soit ce que l’on appelle commu-
S i votre prédécesseur a activé la rotation du siège Isri les accostages aux arrêts. Etrangement, on sent parfois
lors de sa fin de service, vous sous sentirez immédia- tement bien accueilli à bord. Dans le cas contraire, vous aurez une raison de le (ou la) maudire puisque vous aurez toutes les chances de vous cogner contre la console de pavillon portant les pupitres de girouettes ou équipements radio. Une fois en place, vous râlerez sur l’absence d’espaces de rangements en main gauche, frustration d’autant plus grande qu’il y a de la place disponible. La mise sous tension se fait simplement, en respectant bien toutefois les temps de cycles avant la mise en route effective. Une fois le sym- bole vert allumé, vous pouvez rouler. L’afficheur a une physionomie classique chez Volvo associant aiguilles et écrans à cristaux liquides, ce qui facilite la lecture. Mais ici, à côté de l’indicateur de vitesse on trouve un immense ampèremètre qui vous donnera les indications sur la de- mande (ou la régénération) de l’énergie électrique de trac- tion. On apprécie le volume habitable et le pédalier, bien conçu ainsi que le repose pied gauche. La direction dé- pourvue ici du Volvo Dynamic Steering apparaît sur-assistée. Dommage que le client n’ait pas retenu l’option car sans ce dispositif VDS le filtrage des cahots est perfectible. Cela est particulièrement net lors du passage de saillies sur la chaussée ou l’on sent toutes les masses non sus- pendues du train avant sur les percussions. Par contre, l’insensibilité a l’orniérage nous est apparue dans le cas présent satisfaisante. Le rayon de braquage est bon. Mais la maniabilité est handicapée par la rétrovision. Malgré l’usage de rétroviseurs plutôt petits, celui de gauche vient se combiner au montant de pare-brise pour créer d’im- portants angles morts à l’arrivée sur les ronds-points. La découpe des angles du pare-brise ne facilite pas non plus
un moment le latence lors du passage du 2nd rapport car, oui, Volvo Buses est fidèle à une boîte de vitesses mécanique (robotisée) sur ses autobus urbains. Incroyable mais vrai ! Le véhicule, bien que testé à vide, ne nous a pas laissé une grande impression de vivacité. Le couple et la puissance en sont certainement la cause. Dans la redoutable montée de la Croix-Rousse, il lui a été impossible de dépasser les 40 km/h malgré 100 % de la puissance sollicitée. Conso- lation, le freinage régénératif s’est révélé excellent et ab- solument brillant dans l’art de combiner récupération d’énergie et freins à friction. A ce propos, un véhicule plei- nement rechargé perd la fonction de récupération d’énergie. Notre conseil si vous commencez par une descente : ne chargez pas à plein les batteries, vous profiterez du « ra- lentisseur » et de kW gratuits ! D’autant que la récupération, a vu des valeurs de consommation constatées, apparaît très efficace. Mais le freinage recèle un piège absolument redoutable, que l’on peut clairement qualifier de dangereux : le Hill Holder. Celui-ci relâche les freins de service après seulement 3 secondes, sans prévenir. Dans une côte le recul peut provoquer un accident. Maudit soit celui qui a conçu ce dispositif. On utilisera donc, par précaution, le frein de parc, situé un poil trop bas pour être pleinement commode. Les portes , tout comme le sélecteur de la trans- mission, réagissent promptement aux injonctions ce qui est appréciable. Le silence est remarquable, y compris vis-à-vis des bruits de roulement ou des bruits de vent. La climatisation, très sollicitée côté passagers a été secondée fort intelligemment ici par un accessoire un peu rétro : un ventilateur à pales. Tout un symbole dans ce concentré de hautes technologies.
56 MOBILITÉS MAGAZINE 62 - OCTOBRE 2022
L’avis du conducteur / Volvo 7900 Electric 12 m