Page 74 - MOBILITES MAGAZINE N°62

Ferroviaire / INTERVIEW
de la grande vitesse au Royaume-Uni. Enfin, nous sommes aussi présents en Espagne, depuis 2019, avec Ilsa, une société dans laquelle Trenitalia est majoritaire aux côtés de la compagnie aérienne Air Nostrum. Avant la fin de cette année, nous avons prévu de lancer nos trains à grande vitesse depuis Madrid vers Barcelone, Alicante et Séville, où nous serons en concurrence avec l’opérateur historique Renfe et les Ouigo-SNCF.
: En France, vous avez ouvert votre première ligne Paris-Lyon-Milan en décembre 2021. Comment appréciez-vous ses résultats, quelques mois après ?
RR : ils sont encourageants. En dépit de la crise sanitaire qui nous a pénalisés, surtout en décembre et janvier, notre taux d’occupation des sièges est de 87 %. 75 % de la clientèle est internationale et le reste est domestique. La clientèle internationale voyage surtout pour des raisons touris- tiques et la clientèle domestique pour des déplacements d’affaires. C’est pour cela
Avant la fin de cette année, nous avons prévu de lancer nos trains à grande vitesse depuis Madrid vers Barcelone, Alicante et Séville, où nous serons en concurrence avec l’opérateur historique Renfe et les Ouigo- SNCF
que nous avons ajouté une fréquence sup- plémentaire depuis le 5 avril entre Paris et Lyon-Perrache avec la desserte de Lyon- Part Dieu, puis deux autres à partir du 1er juin, de façon à apporter à la clientèle Affaires davantage de souplesse dans le choix de ses horaires, avec au total cinq allers et retours quotidiens. Globalement, sur l’axe Paris-Lyon, nous ajoutons 4 600 sièges supplémentaires, ce qui représente un accroissement de l’offre de 20 %, sur cette liaison. Nous constatons d’ores et déjà que la concurrence a dyna- misé le trafic sur cette ligne et a fait bais- ser les prix.
: Justement, quelle expérience de la concurrence tirez-
vous en Italie ?
RR : exactement la même chose qu’en France mais en plus accentué encore. Par exemple, avec la société Nuovo Trasporto Viaggiatori (NTV), créée en 2012 par des
industriels italiens et avec une participation minoritaire de 20 % de la SNCF. La totalité du capital a été reprise depuis par des fonds américains. Elle opère sur la ligne à grande vitesse Milan-Rome. NTV totalise aujourd’hui un peu plus de 20 % de part de marché, en Italie. C’est une liaison un peu comparable à Paris-Lyon, bien qu’un peu plus longue. Après quatre ans de concurrence nous en sommes à pratique- ment 100 allers et retours quotidiens. Aux heures de pointe, les arrivées et départs des trains à grande vitesse sont très rapprochés, une performance permise grâce à un système d’espacement des trains très performant. La fréquentation y est en hausse de 90 % et, en dépit de la concurrence de NtTV, le groupe FS atteint, sur cet axe, son autonomie de gestion. En outre, les péages payés par les opérateurs permettent au gestionnaire du réseau d’accroître ses ressources et d’améliorer ainsi la situation de son endettement.
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