Page 75 - MOBILITES MAGAZINE N°62
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  Roberto Rinaudo, président de Trenitalia France
 Roberto Rinaudo, dans ses bureaux proches de la gare de Lyon.
La rame Frecciarossa de Trenitalia.
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: Justement, vous avez récemment considéré que le niveau
des péages demandés par le gestionnaire d’infrastructure était exagéré en France. Où en sont les discussions ?
RR : il est certain que les péages que nous devons payer en France sont très élevés : par comparaison, en Italie, sur le Milan- Rome, ils se situent entre 6 et 8 euros par train/kilomètre et en France sur le Paris- Lyon, ils sont compris entre 26 et 39 euros, c’est quatre fois plus cher ! Nous avons demandé au gestionnaire d’infrastructure d’accorder durant une période de deux ou trois ans des niveaux de péage réduits, de façon à faciliter l’accès au réseau à de nou- veaux opérateurs, car aujourd’hui, ces niveaux de prix représentent une barrière à la concurrence. C’est un dossier que nous suivons de près avec l’Autorité de Régulation des Transports (ART) mais pour lequel nous n’avons pas à ce jour obtenu de réponse.
: Comment pratiquez-vous en France pour le recrutement de vos collaborateurs ?
RR : nous avons à ce jour un effectif de 150 personnes en France dont environ un tiers est à Lyon. Nous sommes adhérents à l’Union des Transports Publics et ferro- viaires (UTP) et nos contrats de travail res- pectent les accords de branche. Quelques collaborateurs arrivent du groupe SNCF.
: Et pour ce qui est du matériel ?
RR : Trenitalia France dispose aujourd’hui de cinq rames Frecciarossa, du matériel construit par Hitachi-Bombardier. Nous les exploitons sur la base d’un contrat de leasing conclu avec notre maison mère, pour une durée de trente ans.
: Avez-vous d’autres projets de développement en France dans
le domaine de la grande vitesse,
ou dans d’autres domaines ?
RR : dans le domaine de la grande vitesse, après la période de curiosité que nous avons suscitée, notre priorité est désormais de consolider nos positions, avec l’offre supplémentaire que nous mettons en place, et de fidéliser notre clientèle. Compte tenu des questions de maintenance et de réserve, notre parc de cinq rames Frecciarossa ne nous permet pas d’envisager à court terme de nouvelles relations à grande vitesse. En revanche, nous sommes bien décidés à nous intéresser au marché des trains ré- gionaux. Les français aiment le train, c’est un mode écologique et la France est le deuxième marché européen derrière l’Al- lemagne. Dès l’année prochaine, il sera obli- gatoire de passer par la procédure des ap- pels d’offres pour les nouveaux contrats régionaux. Nous étudierons ces marchés et nous nous positionnerons.
Propos recueillis par Jean-François Bélanger
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