Page 62 - Le renouvellement d’un quartier délaissé
P. 62
Le renouvellement d’un quartier délaissé
Face au besoin de modèles « durables » pour le développement des villes, la ville compacte
s’affirme comme une alternative à l’étalement urbain. Elle affirme donc avant tout la
nécessité d’enrayer le processus d’étalement en empêchant l’extension géographique de
l’agglomération. La ville compacte, comme l’étalement, est une « cible mouvante ». La plupart
des définitions se recoupent sur deux caractéristiques fondamentales : de fortes densités et
une urbanisation continue. Cette définition minimaliste offre l’avantage de la cohérence,
puisqu’elle s’inscrit « en creux » non seulement par rapport aux deux acceptions habituelles de
l’étalement, mais aussi aux politiques de lutte contre celui-ci :
L’étalement peut être assimilé à « une croissance contiguë à faible densité en périphérie »
1
(BARCELO, 1999). Il se traduirait alors par une diminution des densités globales du gradient de
1
densité au niveau de l’agglomération . La ville compacte s’affirme alors comme un
développement privilégiant les fortes densités, et qui doit prendre place « dans les limites
existantes » de l’agglomération (THEYS & EMELIANOFF, 1999). Les mesures de « rétention urbaine
» (urban containment) s’inspirent de cette logique, au point de constituer l’essentiel des politiques
de compacification - la densification ultérieure n’en étant qu’une conséquence mesurable
(BREHENY, 1995, 1997).
Dans « une société de nomades-sédentaires qui répand la ville dans les champs » (BEAUCHARD,
1999), l’étalement n’opère plus seulement par concrétion aux limites bâties de l’agglomération, mais
parfois par « sauts » (développement « en saut-de-mouton »). La croissance urbaine prend la
forme de la « ville diffuse » (SECCHI, 2002) où les composantes de l’espace urbain ne sont plus
agglomérées suivant le principe de proximité, mais au contraire diffusées suivant le principe de
l’accessibilité automobile. La ville se disperse tant qu’elle en devient « invisible » (F. Beaucire). La
formation de cette « ville au choix » a été initiée par la démocratisation de l’automobile.
Face au besoin de modèles « durables » pour le développement des villes, la ville compacte
s’affirme comme une alternative à l’étalement urbain. Elle affirme donc avant tout la
nécessité d’enrayer le processus d’étalement en empêchant l’extension géographique de
l’agglomération. La ville compacte, comme l’étalement, est une « cible mouvante ». La plupart
P a g e 46 |
des définitions se recoupent sur deux caractéristiques fondamentales : de fortes densités et
une urbanisation continue. Cette définition minimaliste offre l’avantage de la cohérence,
puisqu’elle s’inscrit « en creux » non seulement par rapport aux deux acceptions habituelles de