Page 55 - efi
P. 55

44                                                                                               52                                                           #                                                                                     68254_efi-ab - 68254_efi-ab | 2 - B | 18-07-03 | 15:55:38 | SR:-- | Black   68254_efi-ab - 68254_ef





  LA  MAIN  CACHEE  5   deviendrait un “État esclave” dirigé par un gouvernement fantoche. Il        LA  MAIN  CACHEE  admirable. Plus Londres brûlait, plus ils se montraient résolus. Des
                                                                                                         familles et des quartiers tout entiers se mirent à l’abri dans les
 conclut donc : “Si cette longue histoire insulaire qui est la nôtre doit
 toucher à sa fin, nous ne l’achèverons que lorsque nos corps inanimés
                                                                                                         souterrains de métros, se blottissant sur des lits de camp et faisant
 baigneront dans leur sang.” (Churchill de Martin Gilbert).
                                                                                                         face courageusement à l’adversité. Ces images firent la une des
                                                                                                         journaux  et  de  l’actualité,  et  contribuèrent  à  créer  la  légende  de
 Le miracle de Dunkerque, de Walter Lord.
                                                                                                         « La Bataille d’Angleterre ».
                                                                                                                                 7
 6
                                                                                                            Cependant, malgré la grande terreur occasionnée par le
 7   Le miracle de Dunkerque, de Walter Lord.                                                            massacre des civils, et malgré la destruction des quais, des chemins
 Churchill remplaça Neville Chamberlain le 10 mai, le jour de l’offensive
 allemande. Chamberlain, qui était l’artisan de l’apaisement, et partisan                                de fer et des usines, cette nouvelle stratégie allemande octroya
 de la politique de céder aux exigences toujours grandissantes d’Hitler                                  involontairement à la RAF un répit salutaire. En effet, pendant
 dans l’espoir d’une paix qui ne viendrait jamais, fut impitoyablement                                   que la Luftwaffe concentrait ses attaques sur Londres et sur ses
 hué par les membres du Parlement. Le coup de grâce fut donné par le                                     citoyens, la RAF put combler les trous sur ses aérodromes, réparer
 Député Leopold Amery. « Partez, vous dis-je ! cria-t-il à Chamberlain.                                  son équipement, reconnecter les systèmes de communication et
 Nous en avons fini avec vous ! Au nom du ciel, partez ! » Suite à un vote                               reprendre son souffle. Par ailleurs, les usines aéronautiques
 de défiance, Chamberlain quitta les lieux sous les huées des députés                                    anglaises purent continuer leur production.  L’offensive lancée
                                                                                                                                                  8
 scandant : « Partez ! Partez ! Partez ! »                                                               contre les civils anglais apaisa la fureur des nazis, mais ruina leurs
                                                                                                         chances   de   remporter   la   Bataille  d’Angleterre ,  et
                                                                                                                                                             9
 8   « Nous sommes restés sans voix », déclara plus tard le [Général] Heinz
 Guderian [architecte de l’attaque], se souvenant de la stupéfaction de                                  rétrospectivement, la guerre elle-même. Cette erreur stratégique
 ses commandants de chars et de ses troupes à l’annonce de l’ordre                                       leur fut fatale. 10
 d’arrêt de l’offensive […] Le Général Colonel Walther von Brauchitsch,
 Chef du OKH (le haut commandement de l’armée) s’étonnait
 également de cette décision qui lui semblait d’autant plus inexplicable                                 ·      Le Maître du jeu d’échecs
 qu’Hitler l’avait prise sans même consulter le haut commandement de
 l’armée.  Convoqué  aux  quartiers  généraux  du  Führer  ce  soir-là,  Le   Le jour                       Des épisodes qui bouleversèrent le cours de la guerre, comme
 général  Walther  avait  préparé  ses  arguments.  Mais  il  n’eut  jamais                              celui où les avions de guerre nazis bombardèrent Londres par
 l’occasion de les exposer, car il se fit sévèrement réprimander […]                                     erreur, sont généralement considérés par les historiens laïques
 Furieux contre le malheureux  général, Hitler reconfirma son ordre                                      comme relevant du « pur hasard ». D’après la perspective de la
 d’arrêt de l’offensive. À 20h20, c’est en colère et humilié que Brauchitsch                             Torah, au contraire, c’est la Main de Hachem Qui bouge les
 rentra à l’OKH. Franz Halder, son chef d’état-major était d’une      d’infamie                          « pions » sur « l’échiquier », et non la lecture de cartes aériennes et
 humeur pire encore […] Le matin du 25 mai, les deux généraux                                            l’interprétation d’écrans de contrôle.
 tentèrent à nouveau de convaincre le Führer. Brauchitsch essaya
 d’expliquer que cet ordre d’arrêt de l’offensive revenait purement et                                      Ce principe est illustré à merveille par un épisode de la parachat
 simplement à mettre en péril une victoire certaine. Tel que la bataille                                 Bechala’h. Le début de cette  paracha décrit la manière dont
 avait été planifiée, l’armée A était le marteau et l’armée B était l’enclume.                           Hachem piégea les soldats égyptiens en les entraînant dans le Yam
   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60