Page 68 - efi
P. 68
d’armées des États-Unis ». Ils mirent au point de faux bâtiments et de
faux équipements, et envoyèrent de faux messages radio. Ils allèrent
jusqu’à assigner leur plus brillant général, George Patton, à la tête de
cette opération. Les préparatifs du débarquement incluaient également
des véhicules armés, appelés les « Hobart’s Funnies », d’après le nom du
Général Percy Hobart qui les avait conçus. Parmi les « Hobart’s
Funnies », il y avait un tank démineur (le « Sherman Crab » qui était
un tank Sherman équipé de chaînes à l’avant, destiné à détruire les
mines sans abîmer le tank), un « tank amphibie », un « tank lanceur de
ponts» et un « tank poseur de chaussées ». Les plus ingénieux de tous
étaient les « Ports Mullberry ». Il s’agissait de deux immenses péniches
remplies de 600 000 tonnes de ciment, constituant 16 km de routes
flottantes remorquées à travers la Manche pour créer une digue
permettant aux bateaux de débarquer des vivres et des troupes sur les
plages de Normandie. Malheureusement, un mauvais orage détruisit
l’un des « Ports Mullbery » le 19 juin. L’autre péniche, appelée le « Port
Winston » (avec l’accord du Premier ministre Winston Churchill)
permit de débarquer 2,5 millions d’hommes, 500 000 véhicules et 4
millions de tonnes de vivres dans les 100 jours suivant le Jour-J.
4 Même si le Jour-J se solda par un succès, il n’était que le début de la
Bataille de Normandie qui dura jusqu’en août 1944. Plus de 400 000
Alliés et soldats allemands furent tués, blessés ou portés disparus lors
de la Bataille de Normandie. Parmi eux, il faut compter plus de
200 000 victimes alliées, dont 54 000 morts. À peu près 200 000
soldats allemands furent tués ou blessés. La bataille de la Poche de
Falaise (août 1944) coûta à elle seule 90 000 hommes aux Allemands,
dont de nombreux prisonniers.
5 Le matin du 6 juin, Adolf Hitler dormait paisiblement au Berghof, sa
retraite bavaroise à Berchtesgaden, loin de se douter de ce qui se tramait
en Normandie. Alors que les rapports du Groupe d’Armées B et de
l’OB-West apportaient des nouvelles de plus en plus préoccupantes,
personne, jusqu’à presque midi, n’osa réveiller Hitler habitué à se lever Le jour le plus long
tard. Or, toutes ces heures perdues à le laisser dormir étaient critiques.
Lorsqu’il apprit qu’avait lieu le débarquement aérien, le [Général] von
Rundstedt donna immédiatement l’ordre à deux bataillons de vétérans
95 # 68254_efi-ab
3