Page 50 - AQMAT_Mag_2023_ete_1-140_WEB
P. 50

   Le plan d’action Béton Zéro
« montre que, avec les techno- logies actuelles, nous pouvons réduire nos émissions de 40 % d’ici 2030 et de 59 % d’ici 2040, et les éliminer totalement d’ici 2050 », affirme David Redfern, président du conseil d’adminis- tration de l’ACC.
Environnement
 Du béton vert d’ici 2050
Trainant depuis un siècle l’image de la non- évolution en raison de la résilience du fameux ciment Portland, l’industrie du ciment tente
de progresser vers la carboneutralité. Et ses joueurs canadiens font partie de l’offensive.
L’ Association canadienne du ciment (ACC) vient de publier son plan d’action intitulé Béton Zéro qui indique comment l’industrie d’ici compte atteindre ses cibles de réduction des
émissions de carbone pour rendre le ciment net zéro d’ici 2050.
Pas de panacée
L’industrie reconnait que les solutions miracles n’existent pas pour atteindre un bilan net zéro. Dans son plan d’action, l’ACC souligne « que beaucoup de choses devront changer pour y arriver ».
« Si notre parcours jusqu’en 2030 est clair, il faut que la recherche et le développement progressent dans différents domaines — composition chimique du clinker, technologies d’utilisation du carbone, innovation des matériaux, sources de combustibles propres, comme l’hydrogène —, pour nous permettre de réaliser notre objectif d’ici à 2050 » peut-on lire dans le plan Béton Zéro.
Pour atteindre le Net zéro, l’industrie identifie six actions comme étant prioritaires :
1. éliminer l’utilisation du charbon et du coke de pétrole en recourant davantage à des combustibles
de substitution sobres en carbone ;
2. accroître l’utilisation de ciments de substitution et de ciments mélangés ;
3. améliorer l’efficacité thermique ;
4. investir dans les technologies de captage, d’utilisation et d’absorption du carbone ;
5. opter pour une consommation accrue d’énergie propre,
y compris les installations électriques ainsi que les véhicules commerciaux et équipements lourds à zéro émission ;
6. promouvoir des codes, des normes et des politiques d’approvisionnement basées sur le rendement et une efficacité accrue des matériaux dans la construction.
«Notre plan d’action est ambitieux et ne peut être réalisé par l’industrie à elle seule, affirme David Redfern, président du conseil d’administration de l’ACC. Pour le mener à bien, nous devons absolument avoir une collaboration entre le gouvernement, l’indus- trie et les partenaires concepteurs, architectes et constructeurs. »
Or, la vision du gouvernement fédéral en la matière est claire; le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, souhaite que le Canada devienne un « chef de file mondial dans le domaine du béton vert ».
Demande croissante
Sous l’effet de la croissance démographique, de l’urbanisation, du développement économique et de la nécessité d’investir dans de nouvelles infrastructures modernes, l’utilisation du béton devrait continuer de croitre au pays et dans le monde, selon le gouvernement du Canada. Ainsi, le Canada produira quelque 55 millions de tonnes de ciment et 400 millions de tonnes de béton au cours des cinq prochaines années.
Rappelons que le ciment représentait 26 % de la totalité des émissions de CO2 du secteur industriel mondial en 2019.
   50
ÉTÉ 2023 • AQMAT MAGAZINE








































































   48   49   50   51   52