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Vous êtes certifié comme comptable en manage- ment. Est-ce que cette formation de CMA influence votre façon de diriger l’entreprise? En quoi cela
sert l’entreprise et ses actionnaires ?
Je n’ai pas commencé en tant que comptable. Je suis diplô- mé en marketing et j’ai travaillé pendant plusieurs années dans ce domaine. J’ai compris que si je voulais évoluer dans
une organisation, dans un rôle de management, je devais com- prendre les chiffres et être capable de mesurer l’évolution de l’entre- prise. Les mesures stimulent les performances et si vous ne pouvez pas mesurer, vous ne pouvez pas gérer. Je suis donc retourné à l’école et cela a mené à un tout autre cheminement de carrière. Cela m’a donné les bases pour pouvoir parler de manière éclairée aux réseaux de l’industrie et avec mes pairs.
Être à la tête d’une entreprise qui sera bientôt centenaire, qu’est-ce que ça provoque chez vous : de la fierté ou de l’anxiété ?
Il y a certainement de l’anxiété. Mais je suis très fier de là où nous en sommes et de la situation actuelle de l’entreprise. Pour moi, le centenaire consiste à laisser
un héritage alors que nous continuons à Bâtir pour l’avenir. Je suis très fier de faire partie de cette organisation. Cent ans au Canada, c’est pas mal !
Sur une note plus personnelle, vous encouragez une fondation qui aide la rénovation des maisons — c’est le cas de le dire — pour des vétérans de la guerre.
Pourquoi vous impliquez-vous avec cette organisation?
« Renos for Heroes » est une organisation qui soutient les soldats vétérans blessés qui reviennent de la guerre d’Afghanistan, entre autres. Ils ont vécu des expériences
traumatisantes qui compromettent la qualité de leur vie. J’ai ressenti une obligation intérieure de faire quelque chose. Mon grand-père a été l’un des 100 premiers volontaires canadiens à prendre part à la Seconde Guerre mondiale qui a souffert gravement de SSPT. Je suis donc personnellement associé à cela. Les vétérans souffrent et je sens que nous leur devons non seulement de la gratitude pour leurs services, mais aussi pour les remercier de ce qu’ils ont fait pour nous. Vicwest est fier de parrainer cette organisation depuis plusieurs années et je suis heureux de siéger à leur conseil d’administration.
On a parlé de l’économie circulaire, de changement climatique, mais en fait, vous avez un objectif très ambitieux qui s’appelle le Net zéro et vous l’avez
atteint en 2020. Pourquoi poursuivre ces objectifs de carboneutralité ?
Notre programme de responsabilité sociale d’entreprise s’appelle «Passion planétaire». En 2020, nous avons atteint le Net zéro dans toutes nos usines au Canada.
C’est une belle réussite, mais ce n’est pas suffisant. Nous avons donc adopté un programme ambitieux pour les 10 prochaines années qui s’articule autour de quatre éléments clés : l’énergie, le carbone, la circularité, l’eau.
En termes d’énergie, nous maintenons notre statut Net zéro au cours de cette période, mais notre objectif est de convertir 60 % d’énergies renouvelables directes d’ici 2030 ; nous tentons d’obtenir 20 % de production positive d’énergie renouvelable sur site d’ici 2030, dans chaque usine. Nous installerons également des champs solaires photovoltaïques dans chacune de nos usines au Canada. Il y a donc un réel engagement financier dans ce programme.
Pour le carbone, notre objectif est de réduire notre empreinte de 60 % d’ici 2030. Nous cherchons à réduire de 50 % l’intensité de CO2 de nos produits provenant de nos principaux fournisseurs, sur la même période. Tous nos véhicules passeront à l’électri- cité au cours des 10 prochaines années. C’est notre engagement envers la réduction du carbone.
En termes de circularité, c’est un engagement de zéro déchet à enfouir en 10 ans.
Pour la gestion de l’eau, notre programme de collecte des pluies générera de l’eau sur place pour chacune de nos installations et l’eau ainsi récoltée sera donnée à la communauté agricole.
La majorité des manufacturiers ne pensent pas comme vous, ils attendent les décisions des gou- vernements, d’être forcés à changer, à s’améliorer
du point de vue environnemental, du point de vue social, pourquoi Vicwest avez-vous cette énergie interne d’aller vite, même plus vite que les exigences du gouvernement.
Notre leadership est important, en termes d’héritage, mais aussi pour l’avenir. D’un point de vue commercial, l’avenir viendra à nous. Les futures entreprises vont cher-
cher des partenaires passionnés par le développement durable, qui répondent à certaines normes et qui montrent la voie. Ce sont les partenaires avec lesquels nous allons faire affaire. Et cela devrait se traduire par des affaires florissantes.
42 HIVER 2022 • AQMAT MAGAZINE
Entrevue présidentielle