Page 50 - AQMAT_Magazine_2023_automne
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    Sujet chaud
 « La Quincaillerie J. R. Grégoire a eu 100 ans
en 2020. Elle est toujours à la même adresse sur
la rue Ontario à Montréal. Mais son actuelle propriétaire ne cache pas qu’elle se sent forcée
de regarder ailleurs. Ceci ferait retourner dans leurs tombes ses ancêtres qui ont démarré le commerce, mais si la tendance à la piétonnisation se maintient, elle pourrait bien mettre ses menaces à exécution.
 «Pour une quincaillerie comme la mienne qui accueille plus de 120 000 personnes par an, notre présence est un plus pour le visage social du quartier.
Il en est de même pour les autres commerces de proximité.»
- Dominique Bélanger, propriétaire-marchand RONA Quincaillerie C. Bélanger,
rue Masson à Montréal.
 RONA depuis toujours, la Quincaillerie Delorimier
a été fondée il y a 90 ans. Bien qu'elle soit déménagée de quelques numéros civiques il y a longtemps, elle occupe fièrement l’avenue du Mont-Royal Est
et sa direction ne souhaite pas être forcée
de quitter le quartier.
SUITE DE L'ARTICLE DE LA PAGE 49 >
Sur ce point, Richard Darveau sent le besoin de réitérer que le citoyen qui réside dans le quartier devrait occuper le cœur et la tête des élus locaux. Et ce citoyen ne doit pas voir son artère commerciale préférée être travestie par une surpopulation d’entreprises et d’activités propres à attirer plutôt les touristes. « Et sans tomber dans le profilage ni les préjugés, prévient le pré- sident de l’AQMAT, les hordes de touristes qui débarquent dans un quartier ne viennent généralement pas pour faire leur épicerie, acheter leurs médicaments, repartir avec un gros sac de moulée pour leur chien, et encore moins avec une poche de ciment ou des feuilles de gypse ! »
Appréhensions
« Je préfère de beaucoup que ma rue commerciale reste ouverte », affirme Dominique Bélanger en soutien à ses collègues mar- chands qui vivent la situation. Ce marchand RONA de la première heure, sis sur la rue Masson à Montréal, affirme qu’aucune étude de source crédible n’a pu conclure à un résultat économique positif de transformer une rue commerciale en piétonne.
Et vlan, M. Bélanger lance: «C’est, de mon point de vue, pure- ment politique ».
Il se questionne à voix haute: «Pourquoi gagner 30% d’acha- landage pour attirer un type d’entreprise et en perdre autant par le départ ou la fermeture d’un autre ? »
«Et c’est sans parler des enjeux reliés à l’environnement social, à la sécurité des alentours avec l’arrivée de trop de bars sur une même artère », conclut l’ex président du conseil de l’AQMAT.
Delphine Grégoire du BMR du même nom renchérit : « Depuis plus d’un an lorsque je m’exprime sur les rues piétonnes, j’ai l’impres- sion de parler à un mur. De faire face à une fin de non-recevoir totale et absolue. Pire, d’être l’impie qui ose s’attaquer à un dogme.»
   50 AUTOMNE 2023 • AQMAT MAGAZINE













































































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