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Quelle place pour les quincailleries et leurs fabricants ?
Pour Richard Darveau, président de l'AQMAT et observateur des tendances de l'industrie depuis une quinzaine d'années, il est clair qu'il y une occasion à saisir: «Le centre de rénovation qui va se positionner comme un lieu où on ne vend pas que du neuf, mais qu'on répare ou fait réparer aura un avantage concurrentiel ».
M. Darveau a ici en tête un service payant, pas gratuit. Puis à la fin d'un diagnostic sincère, le client pourrait choisir de faire réparer ou d'acheter du neuf, dans quel cas il sera
déjà au bon endroit. « On s'attache ainsi un client ».
Pour ce qui est des fabricants, ils peuvent répondre aux aspira- tions des consommateurs en offrant des pièces de rechange et des instructions de réparation et faire de la réparabilité de leur produit, un argument de vente distinctif.
D'où l'avantage indéniable de privilégier des produits faits au Québec, ailleurs au Canada ou aux États-Unis, dans cet ordre. «Car la gestion des pièces de rechange se fera ainsi plus promptement et avec plus de sécurité que s'il s'agit d'un Made in China», soutient Richard Darveau, parlant cette fois au nom de l'organisme « Bien fait ici » qu'il a fondé (Réf. : www.ici-here.ca).
Les chiffres démontrent une volonté sociétale de favoriser l’entretien et la réparation des objets plutôt que toujours acheter du neuf. En parallèle, l’absence de soutien des fabricants et des détaillants est citée comme un des principaux freins au développement d’une culture de réparabilité au Québec et ailleurs. Les marchands et les fabricants ont donc tout intérêt à modifier cette perception et à s’inscrire dans cette mouvance du service à la clientèle.
Les pistes de solutions existent, même si «la situation n’est pas facile pour les quincailliers qui voudraient s’inscrire dans cette culture de la réparation», reconnaît Clémence Lamarche de Protégez-vous.
Malgré tout, les quincailleries peuvent s’assurer d’avoir en stock des pièces de rechange pour certains produits et « si les respon- sables des achats sont aiguisés sur l’idée de la réparabilité, ils peuvent poser la question à leurs fournisseurs» et choisir leurs achats en conséquence.
«Un consommateur qui souhaite réparer lui-même un appareil pourrait se retourner vers son quincaillier pour l’accompagner dans sa démarche grâce à des conseils ou des produits,» pro- pose Julie-Christine Denoncourt, d’Équiterre. Les quincailleries peuvent aussi mettre à la disposition de leur clientèle plusieurs pièces détachées génériques utilisées pour plusieurs objets ainsi qu’une gamme d’outils utiles aux réparations. »
Par ailleurs, Protégez-vous a répertorié sur une carte interactive plus de 720 réparateurs d’appareils électroniques, de gros élec- troménagers, de petits électroménagers et d’appareils de clima- tisation partout au Québec. La publication a également dressé la liste d’endroits où il est possible d’effectuer des réparations par soi-même, ou d’avoir accès à des outils ou de l’expertise.
Forts de cette information précise et actuelle, les marchands sont en mesure de guider leurs clients en leur facilitant l’accès à la réparation dans leur région. Les marchands peuvent aussi devenir une source d’information pour les consommateurs en étant au fait de la réparabilité de leurs produits
« Quand un commerçant achète et met en marché des lots de produits fabriqués dans d’autres pays et que l’année suivante un nouveau modèle voit le jour, c’est difficile de garder un stock de pièces
de rechange », croit Clémence Lamarche de Protégez-vous.
84 AUTOMNE 2023 • AQMAT MAGAZINE
Dossier Réparation