Page 88 - AQMAT_Magazine_2023_automne
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Écolo
   Centres de rénovation en zones inondables : raffiner sa stratégie d’approvisionnement
Les changements climatiques se traduisent par une augmentation importante du nombre de phénomènes météorologiques extrêmes et de leur intensité. Chaque saison apporte son lot de bouleversements: pluies intenses, sécheresses, vagues de chaleur, vents violents, tempêtes de neige, baisses ou hausses importantes des températures. Et les conséquences s’en suivent : feux de forêt, inondations, glissements de terrain, etc.
D ans un tel contexte, les centres de rénovation, qualifiées il ne faut pas en manquer, ce n’est pas le temps de descendre
d’office comme commerces essentiels en cas de pareils
cataclysmes, ont l’opportunité de se positionner sur la ligne de front avec une offre de produits et de conseils adaptée à chaque crise appréhendée ou subie. Autrement dit, l’approvi- sionnement devient un enjeu stratégique.
« Adapter son approvisionnement aux événements découlant des changements climatiques concourt à garder à l’esprit des consommateurs l’épithète de commerce essentiel, soutient Richard Darveau, président de l’AQMAT. »
Retour sur expérience
Par exemple, ces dernières années, face aux inondations, Benoit Forget, propriétaire de RONA Forget à Mont-Tremblant et Pascal Langlois, directeur des achats chez Home Hardware à Sainte-Marthe-sur-le-Lac ont été en position d’aider les gens de leur région.
« Il faut s’assurer d’avoir un regard plus global sur nos marchan- dises et d’avoir la loupe un peu plus proche pour les produits utiles en cas de désastre pour éviter d’être en rupture de stock. Il est bon d’être plus prévoyant », conseille Benoit Forget.
«Selon notre expérience, ajoute Pascal Langlois, il est important de tenir en plus grande quantité certains articles comme des génératrices, des pompes de puisard, des pompes à eau et des sacs de sable. »
Inondations et pannes d’électricité vont souvent de pair, rappelle pour sa part Dany Rivest, propriétaire des Quincailleries Rivest et Fils situées à Saint-Félix-de-Valois, à Saint-Charles-Borromée et à Saint-Jean-de-Matha.
«Avec les inondations, il est fréquent de manquer d’électricité à plusieurs endroits en même temps. C’est ce qui fait que depuis trois ans on a vendu plus de génératrices qu’auparavant. »
Benoit Guimond, propriétaire du magasin général Hervé Larochelle, à Saint-Côme, recommande aux quincaillers d’avoir en magasin «des génératrices abordables, pas trop grosses. Pour ce qui est des pompes de puisard, elles sont essentielles; on en tient un bon volume parce que lorsque l’inondation arrive
au prochain village. »
À Sainte-Émilie-de-l’Énergie, dans Lanaudière, les inondations sont fréquentes, rappelle Serge Pelland, directeur des ventes à la quincaillerie Georges H. Durand.
«Chaque année, il y a des inondations dans notre coin alors on se prépare en conséquence. On fait nos achats l’hiver en pré- vision de nos besoins. Cependant, cette année, il y a certains produits qu’on ne pouvait pas avoir pendant l’inondation, à cause d’une rupture de stock; notamment les tuyaux pour évacuer l’eau à l’extérieur. On en avait plusieurs, mais on en a manqué et ça a été une problématique pour en ravoir. Il n’y en avait plus nulle part. »
Nouvelle réalité, nouvelle stratégie
Pour Daniel Lampron, vice-président exécutif des centres de rénovation Patrick Morin, le défi est double : d’un côté, avoir les bons produits en magasin et d’autre part, informer les gens que les quincailleries disposent de l’ensemble des produits pour les aider.
«Les intempéries vont continuer à faire partie de notre vie, donc on s’adapte à la situation en ajustant notre offre de produits selon les secteurs géographiques, selon la localisation de chaque succursale. »
La quantité, explique M. Lampron, devient un important facteur à maîtriser parce que la chaîne d’approvisionnement peut devenir un enjeu comme on l’a vu pendant la pandémie.
«Là où les quincaillers doivent s’ajuster, ce n’est pas tant sur la gamme de produits qu’ils offrent en magasin, mais plutôt sur les quantités. On a déjà ces produits sur nos tablettes, mais la quantité devient plus importante dans certaines catégories à cause des inondations. En tant que commerces essentiels, on doit suivre le rythme et réagir le plus rapidement possible pour aider les citoyens.»
Par ailleurs, les magasins Patrick Morin encouragent l’approvision- nement local. « C’est l’ensemble de l’écosystème qu’il faut regarder. Nous on essaie de réduire le plus possible l’importation de l’extérieur dans un souci d’écoresponsabilité. »
  88 AUTOMNE 2023 • AQMAT MAGAZINE
 










































































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