Page 10 - AQMAT Magazine Été 2020
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FAIRE dE L’ARGENt
SE PAIERA
à PRIx FORt !
blogue du président
le coronavirus bouscule tout et tous sur son passage et pire, on ne connaît pas encore la longueur de ce tunnel obscur.
notre marché n’a pas été épargné.
Si les gains court-termes sont évidents, la crise pèsera dans la durée
sur les épaules de nos marchands, de nos bannières et de leurs fournisseurs maintenant engagés dans une toute nouvelle réalité.
Commençons l’étude des effets de la crise en jetant un œil sur l’état de nos fondations : le comportement du propriétaire résidentiel.
Les ménages ont généralement opté pour garder leur propriété, ce qui a réduit l’activité de vente des maisons existantes.
La situation a été empirée par la fermeture forcée des chantiers à partir de la mi-mars au Québec et leur réouverture progressive six semaines plus tard.
Confinés comme jamais dans l’histoire, sauf pendant de brefs moments comme la crise du verglas de 1997, le 11 septembre 2001 ou lors d’inondations, les propriétaires québécois ont d’abord tourné en rond, cherchant leurs repères, puis se sont mis à vouloir bricoler. La difficulté de voyager, d’aller au resto, de faire du sport, bref d’avoir des loisirs a débouché sur
du temps à meubler et de l’argent à dépenser.
Ainsi, les projets de peinture, d’agrandissements
et de constructions diverses dans la maison et sur le terrain
se sont multipliés en avril et en mai, même en juin et en
juillet, quoique dans une moindre mesure. On parle d’une augmentation moyenne de 30 à 50% des ventes au détail, aussi attribuable à l’activité des commerces et des municipalités où des quantités jamais vues d’aménagements temporaires
ou permanents sont improvisées sous l’effet de la COViD-19.
Les résultats de la course diffèrent selon les membres.
Ainsi, en magasin, les inventaires dans la plupart des catégories de produits, mais en particulier le bois et le saisonnier, sont aujourd’hui au plus bas, ce qui exacerbe les consommateurs déjà irrités par la valse-hésitation entourant le port du masque où les autorités de la santé publique et de la CNESSt
ne tiennent pas le même discours, et impatiente les chantiers stressés par un calendrier rapetissé de livraison.
Chez les bannières, toutes n’étaient pas prêtes à transformer leurs séries de kiosques d’exposition en navigation sur écran d’ordinateur ni à affronter l’attrait soudain et forcé
du consommateur pour le e-commerce, sans oublier
des relations à revoir avec les fournisseurs pour les retours de marchandises, les délais impossibles à rencontrer,
de nouveaux frais de transport, etc.
Quant aux usines et distributeurs, fermés quelques semaines en début de pandémie pour la plupart, on peut penser que
les prix à l’avenant qu’ils affichent compensent pour les intenses maux de tête causés par le manque de personnel déjà observé avant la pandémie et pour la perte de productivité qu’engendrent les normes d’hygiène et de distanciation.
Mais d’être littéralement assaillis par leurs clients, jouer à l’urgentologue en raison de livraisons juste-à-temps, justifier
10 été 2020 AQMAT MAGAzINE