Page 34 - AQMAT Magazine Été 2021
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D’
Gestion
L’aide financière : pré-requise
pour une responsabilité accrue
du privé dans la collecte sélective
La pression populaire est grande sous l’effet des histoires d’horreur que nous rapportent les journalistes d’enquête: matières destinées au recyclage sauvagement enfouies
ou pire, « dumpées » dans des tiers pays. Les gouvernements qui se sont succédés
à Québec, la CAQ incluse, cherchent à coller sur le dos des entreprises productrices
de biens d’emballage ainsi que sur leurs réseaux de vente la responsabilité de revoir le modèle de collecte sélective. La direction de l’AQMAT veut bien que le privé fasse sa part, mais une aide à la transition et des délais raisonnables lui semble obligatoires.
abord, Éco Entreprises Québec (ÉEQ) est l’organisme à but non lucratif qui représente les quelque 3 000 entreprises qui mettent sur le marché québécois
des contenants, des emballages et des imprimés dans leur obligation de financer les programmes municipaux de collecte, de transport et de tri des matières recyclables, nous précise Marie-Julie Bégin, vice-présidente, Bureau de transition- modernisation de la collecte sélective à cet organisme.
Dans le régime actuel, ces entreprises ont une responsabilité uniquement financière. Ce sont ainsi près de 200 M$ qui ont été versés aux municipalités l’an dernier, sans contrôle sur le système. La modernisation envisagée de la collecte sélective changera cette façon de faire datant de plus de 15 ans.
Vers une responsabilité élargie
des producteurs
La modernisation de la collecte sélective annoncée récem- ment par le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, attribuerait aux producteurs de journaux, d’emballages ou de contenants, des objectifs de performance liés à la récupération et au recy- clage de leurs matières. Cela inclurait des cibles de recyclage et des objectifs relatifs au développement de marchés.
Les entreprises devraient assumer des obligations supplémen- taires et prendre les moyens pour :
• utiliser des matières écoconçues ;
• intégrer du contenu recyclé dans la production
de contenants, emballages, imprimés ou journaux ;
• en assurer la récupération et le recyclage ;
• favoriser le développement des marchés locaux.
Comme les entreprises voudront avoir accès à la matière recyclée pour atteindre leurs engagements, elles devront mieux contrôler leur approvisionnement.
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Si la REP (pour Responsabilité élargie des producteurs) promet de donner aux entreprises un plein contrôle de leurs matières, cela implique plusieurs nouvelles responsabilités, dont certaines sont perçues coûteuses en temps ou en argent. En voici neuf qu’il ne faut pas prendre à la légère :
• encadrement des services de collecte et de transport des matières recyclables par des ententes
avec les municipalités ;
• établissement d’une liste standardisée de matières acceptées dans la collecte sélective à l’échelle
du Québec ;
• développement de campagnes de sensibilisation pour les citoyens ;
• gestion des contrats avec les centres de tri ;
• intégration des normes de qualité pour la collecte etletri;
• contrôle et propriété des matières recyclables ;
• traçabilité des matériaux et transparence de la reddition de comptes ;
• développement de nouveaux marchés pour les matières recyclables.
Marie-Julie Bégin, vice-présidente, Bureau
de transition -modernisation de la collecte sélective,
Éco Entreprises Québec