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 D’
une part, tout commerce qui a accepté des cartes de crédit Visa ou MasterCard comme mode de paiement depuis le 23 mars 2001 est admissible à une portion
Rappelons que les émetteurs de cartes de crédit facturent aux commerçants ce que l’on appelle des taux d’interchange, une commission prélevée sur chaque vente et versée aux sociétés de cartes de crédit, aux processeurs de paiement et aux banques. Ces frais peuvent aller d’environ 1 % du montant d’achat pour les cartes de base à près de 4 % pour les cartes offrant des récom- penses telles que des remises en argent ou des points de fidélité.
L’AQMAT a déjà pris le temps de démonter le stratagème appliqué au Canada par le duopole : plus une carte à points rapporte à son détenteur en termes de cadeaux, de bonis de voyage et autres pri- vilèges, plus MasterCard et Visa chargent cher au marchand qui se trouve donc à financer 100 % du marketing des émetteurs de cartes de crédit. «En définitive, rappelle Richard Darveau, président de l’AQMAT, c’est donc les commerçants qui paient pour les voyages gratuits que leur offrent officiellement Visa et MasterCard ».
«Plus il y a d’avantages sur une carte, plus il est coûteux pour un commerçant de l’accepter », a expliqué Corinne Pohlmann, vice-présidente principale des affaires nationales à la FCEI qui ajoute: « Je ne pense pas que les consommateurs comprennent à quel point cela peut coûter cher à un commerçant. »
Est-ce que plusieurs quincailleries oseront demander des frais pour les cartes de crédit présentées par leurs clients? «Ça reste à voir», rétorque M. Darveau, mais il promet de faire campagne auprès des membres pour que ceux-ci éduquent
leurs clients et profitent de cette option pour améliorer leur marge de bénéfice.
Pour sa part, la FCEI est d’avis que peu de commerçants devraient ajouter des surtaxes pour accepter les cartes de crédit. Mme Pohlmann estime que le fait de donner aux entreprises la possibilité de récupérer ces frais les aidera à repousser les futures hausses de frais.
Actualité
 Quincailliers : l’heure est enfin
venue d’être dédommagés
par Visa et MasterCard
En attendant que le gouvernement du Canada respecte sa promesse faite
à l’élection d’octobre 2021 à l’effet de plafonner les frais de traitement des paiements par carte de crédit imposés aux marchands, ceux-ci peuvent jouir de deux bonnes nouvelles survenant après une entente à l’amiable hors cour survenue avec les géants Visa et MasterCard.
du règlement de 131 millions de dollars. Le dédommagement variera de 30$ à 250$ par année, selon que le chiffre d’af- faires annuel du commerce est de plus ou moins 5 millions$ par année. Puisqu’on parle de vingt ans, le chèque versé avant la fin de l’année courante solidairement par les deux multinatio- nales sera minimalement de 600 $ et maximalement de 5 000 $. Les réclamations sont acceptées jusqu’au 30 septembre 2022. Les détails sont expliqués plus loin.
D’autre part, les commerçants pourront facturer des frais sup- plémentaires dès octobre 2022. En effet, sous réserve que le gouvernement du Québec donne son accord, ce qui semble une formalité, un quincaillier aura le droit d’exiger des frais sup-
 plémentaires au consommateur qui veut payer par crédit. Il pourra même présenter une tarification détaillée selon le type de carte, étant entendu que certaines cartes dites Platine ou VIP coûtent plus cher en frais d’interchanges au marchand.
Tout comme la Fédération canadienne de l’entreprise indépen- dante (FCEI), la direction de l’AQMAT estime que ce règlement est un pas vers plus de transparence et plus d’équité pour les mar- chands qui acceptent les cartes de crédit, un mode de paiement qui a le vent dans les voiles avec le e-commerce, d’autant que l’argent comptant a perdu en popularité en raison de la crainte sanitaire.
70 ÉTÉ 2022 AQMAT MAGAZINE
















































































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