Page 31 - AQMAT Magazine Automne 2022

Un moment significatif de l’entente entre la communauté
de Kitigan Zibi et monsieur Éric Deslongchamps, la bénédiction réalisée par madame Josée Whiteduck.
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Éric Deslongchamps se rappelle que l’entente avec la communauté autochtone a été négociée en toute transparence. «Ma spécialité c’est d’opérer des quincail- leries. Ils ont compris qu’on partait de zéro et qu’il fallait que le business se crée au fil des années. On croyait à notre succès, on a fait nos études de marché et on voyait le potentiel, mais ça restait théorique. Avec les années, on a réussi à transformer cette théorie en pratique et en faire profiter la communauté aussi.
À la base j’ai voulu être très transpa- rent avec eux en leur disant exactement ce que je voulais faire, comment je vou- lais le réaliser et que je souhaitais être partenaire avec eux. L’objectif n’était pas de profiter d’une situation, mais d’en arriver à un partenariat gagnant-gagnant. L’idée c’était de trouver une solution profitable pour eux aussi. Le fait d’être transparent a permis d’établir un lien de confiance parce qu’en fin de compte l’objectif était d’en arriver à une situation profitable et durable pour tous. »
Ouverture et confiance, les bases de la
relation d’affaires
Cette aventure commerciale n’aurait jamais vu le jour, n’eût été de la vision et du leadership du conseil de bande de Kitigan Zibi, explique Dylan Whiteduck, le jeune chef de bande de la communauté anichinabée. «Je tiens à souligner le courage du conseil qui a pris la difficile décision de louer cet
espace à un non-autochtone. Ce sont des risques que les communautés autoch- tones doivent prendre pour éventuellement profiter des retombées. Si on ne prend pas de risque, si on ne fait pas confiance à des gens comme Éric Deslongchamps on aurait peut-être encore un bâtiment inoccupé. »
La communauté de Kitigan Zibi est située à proximité de centres urbains comme Gatineau et Maniwaki. Éric Deslongchamps avait entendu, au fil des années, toutes les histoires entourant le bâtiment inoccupé lorsqu’il a accepté de devenir locataire. «J’ai dit oui, ç’a m’intéresse d’ouvrir un magasin à proximité de mes autres magasins; une synergie peut se créer. Les terrains et la bâtisse appartiennent à la communauté. En faisant un partenariat avec eux, le revenu provenant de ce bâtiment apporte des bénéfices à la communauté. S’associer avec un Blanc et permettre à un Blanc d’opérer une quincaillerie sur une réserve et de s’assurer que ce sera un succès, c’est tout un défi! J’ai rencontré les gens sur le conseil de bande, ils sont ouverts et ils partagent les mêmes préoccupations que nous : l’édu- cation et le bien-être de leur communauté. Leur objectif est d’aller chercher des revenus pour pouvoir offrir des services aux gens de leur communauté.»
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