Page 68 - AQMAT Magazine Automne 2022
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Une des caractéristiques des plastiques c’est leur durabilité et comme consommateur on n’aime pas l’obsolescence. Ce que vous dites c’est que le plas-
tique, si on le garde et qu’on le réutilise, ça devient un matériau extraordinaire.
C’est effectivement un matériau extraordinaire pour donner forme à des produits durables. Un exemple, toutes les formes d’isolant fabriquées aujourd’hui servent
à rendre les maisons plus performantes, plus confortables et qui consomment moins d’énergie. La visibilité et la durabilité sont deux belles qualités du plastique qui le dessert. Il y a un travail d’éducation à faire sur les choix et sur l’analyse de cycle de vie, le calcul de l’empreinte carbone sur toute la vie d’un produit, de l’extraction des ressources jusqu’à sa fin de vie. Ces analyses pour le polystyrène démontrent que son empreinte est beaucoup plus faible que les produits substituts.
M. Bourbonnais, il semble que l’on confonde vos produits, qui sont durables, avec le plastique à usage unique. Est-ce qu’on assimile, à tort, tous
les types de plastique et tous les usages dans un seul jugement voulant que le plastique, ce n’est pas bon ?
Il convient de distinguer ce qui est durable et non durable, ce qui est recyclable et ce qui ne l’est pas. Le plastique numéro 6, le polystyrène expansé, est 100 % recyclable
et durable. Sa performance et ses propriétés vont demeurer dans le temps et c’est ce qu’on veut dans les applications de construction et de rénovation : performance, économie, confort, durabilité.
Pour les décideurs publics — au municipal, au pro- vincial où au fédéral — quel soutien votre industrie a-t-elle besoin?
S’assurer d’avoir des sites pour en disposer correcte- ment. C’est le talon d’Achille des plastiques : on ne sait pas comment en disposer.
Je vois sur certains produits en plastique un logo indiquant « non-recyclable ». Pourquoi donner cette fausse indication ? En fait, c’est recyclable, mais les
écocentres ne les acceptent pas?
Certaines décisions ont été prises avec une perspective populaire, simpliste. Il y a des enjeux associés au modèle économique du polystyrène comparé à d’autres maté-
riaux. Le polystyrène expansé devrait être une matière privilégiée dans une perspective de développement durable et j’aimerais croire qu’on est à un moment pivot. Au Québec, on a tous les joueurs requis pour un modèle d’économie circulaire avec le polystyrène. Les technologies sont là, l’utilisation finale des pro- duits valorisés est là ; il faut remettre en place les rouages manquants pour aller chercher les matériaux à une échelle de masse.
Changeons de sujet, parlons de la COVID. Un « game changer», comme on dit en anglais, pour plusieurs entreprises. Est-ce que ça a été le cas chez vous ?
C’est un événement déclencheur qui a changé beaucoup de choses. Ça nous a apporté des opportunités qui vont être bénéfiques pour le futur. Le télétravail nous a permis
de trouver de nouvelles façons de faire, bénéfiques tant pour l’employeur que pour l’employé.
On constate dans votre entreprise une tendance à l’automatisation voire à la robotisation. Y a-t-il là un équilibre à trouver entre vos valeurs pour
l’humain et l’incorporation de nouvelles technologies?
Je le vois comme une tension positive. Le contexte est bien connu : d’ici 2030, on assiste à un déclin de la population active. Donc l’automatisation ce n’est pas
un choix, c’est une obligation. C’est la raison pour laquelle l’usine dans laquelle on se trouve a été automatisée : pour continuer à bien servir les clients, offrir les produits, réduire les délais et réduire les couts. L’idée n’est pas de retirer l’humain de l’équa- tion, c’est de le mettre en valeur. Il faut mettre l’humain là où il y a possibilité d’apporter une valeur.
L’idée c’est de réduire les tâches répétitives et les risques d’accident par des machines?
Tout à fait. Et d’éviter d’embaucher des ouvriers pour sup- porter la croissance alors que c’est plus difficile de recruter. On peut supporter notre croissance en automatisant et ce
faisant, on offre à nos équipes des emplois à valeur ajoutée.
Est-ce que la COVID est venue bousculer votre chaîne d’approvisionnement?
La COVID a certainement eu un impact. On a le privilège d’être desservi par des fournisseurs principalement au Québec, incluant notre matière première qui est impor-
tante. On achète peu de l’étranger, nous privilégions l’achat local.
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 Visite d’usine
 




































































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