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 30 SAUVETAGE #150
La nouvelle flotte des Sauveteurs en Mer
sera construite par le chantier Couach
La SNSM vient de concrétiser une grande décision stratégique : le choix du maître d’œuvre de sa nouvelle flotte.
Le président de la SNSM a signé le 17 octobre avec Walter Ceglia, président du chantier Couach, un contrat pour la construction de la nouvelle flotte de sauvetage. Xavier de la Gorce évoque un « contrat de confiance ». Dans les cinq prochaines années, Couach livrera au moins trente-cinq navires à la SNSM, dont dix hauturiers, les plus grands. Une prolongation pour cinq années supplémentaires est déjà prévue dans le contrat.
Couach devient ainsi le maître d’œuvre unique de la flotte des Sauveteurs en Mer, qui travaillaient jusqu’à présent avec des chantiers de plus petite taille, avec parfois des problèmes de qualité, d’hétérogénéité de construction et de délais de livraison.
MOINS DE NAVIRES DIFFÉRENTS
C’est donc une toute nouvelle flotte dont les sauveteurs, Couach, l’archi- tecte Frédéric Neuman et Z-Nautic vont désormais mettre au point les innombrables derniers détails pour passer du projet aux bateaux. Les
lecteurs de Sauvetage en avaient déjà vu les esquisses (dossier du no 144). Principe général : moins de modèles de navires différents, et des modèles plus standardisés. Les stations se voient néanmoins offrir des possibilités d’op- tions à la commande, avec, par exemple, le choix d’une coque en composite ou en aluminium, et celui d’une propulsion par hélices ou par jets pour les trois plus grands modèles. De nombreuses options d’équipements sont également proposées : groupe électrogène, caméra infrarouge... (Tous ces bateaux auront des moteurs John Deere.)
L’équipe projet - composée des ser- vices techniques ainsi que de nombreux bénévoles des stations et centres de formation et d’intervention - a consi- déré la totalité de la durée de vie des navires, entretien compris. Elle ainsi n’a pas raisonné en prix d’achat seul, mais en « coût total de possession ». À l’achat, les plus grosses unités seront plus chères que les modèles actuels, car on a voulu renforcer à la fois l’efficacité des interventions, la sécurité
des sauveteurs, la qualité des navires et des prestations associées en termes de documentation, de formation et de soutien. Les coques sont dimensionnées de telle sorte qu’elles puissent suppor- ter des évolutions au cours de leur vie (motorisation, anti-pollution, propulsion hybride) ou des équipements supplé- mentaires qui pourraient les alourdir. La standardisation devrait permettre un meilleur suivi de l’entretien à moindre coût, avec des arrêts techniques tous les cinq ans. Sur la totalité de leur durée de vie prévisionnelle, qui passe de trente à quarante ans, on espère 20 % d’économies.
PREMIÈRES LIVRAISONS EN 2021
De son côté, assuré d’un plan de charge minimum, le chantier devrait offrir aux sauveteurs une souplesse de com- mande en fonction de leur capacité d’investissement.
Le chantier aura une responsabilité glo- bale de maître d’œuvre sur l’ensemble de la gamme, avec une obligation de résultats et des procédures qualité
   Caractéristiques générales des trois plus grosses unités : un tirant d’eau modéré (à peine plus d’un mètre pour le plus gros) pour s’approcher de la côte ; une largeur importante pour un maximum de stabilité ; des formes équilibrées pour supporter aussi bien la mer de l’arrière que de l’avant ; des défenses importantes pour pouvoir accoster d’autres bateaux ; une plage arrière très dégagée et abritée, accueillant l’essentiel des manœuvres et basse sur l’eau pour faciliter la récupération des plongeurs ou des naufragés. Les sauveteurs doivent pouvoir opérer le plus possible sans quitter l’abri du bateau.
Le plus grand hauturier (le NSH1) fait environ 17 mètres de long ; son petit frère, le NSH2, dans les 14 mètres, pour pouvoir entrer sous les abris, là où les canots sont stationnés au sec. La gamme des navires hauturiers se complète avec le NSC1 (de 11,8 mètres), le NSC2 (de 8,7 mètres), le NSC3 (semi-rigide de 6,5 mètres, rapidement projetable) et enfin, les NSC4 en variantes pneumatique ou jet-ski®.
Les coques vertes sont pour les navires hauturiers, les bleues pour les navires côtiers. Pour mémoire, 90 % des sauvetages ont lieu dans la bande des dix nautiques.
  ©Couach Barreau-Neuman
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