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entre Marseille et Barcelone, pris par le mauvais temps, dans la nuit. Trois déferlantes et un mayday. « Le skipper a accepté de se faire hélitreuiller à condi- tion que l’on ramène son bateau au port », ajoute Jean-Marie Boada. Évidemment, vu le prix du « jouet », on comprend que son propriétaire ne tienne pas à le voir sombrer !
Le canot de la station de Port-Vendres peut intervenir jusqu’aux côtes ibé- riques. « Nous avons de bonnes relations avec les sauveteurs en mer espagnols, qui nous demandent d’intervenir quand
il s’agit de plaisanciers souhaitant revenir dans un port de notre secteur ou quand il s’agit d’une grosse intervention comme un chalutier en feu en mai. »
Pour la SNS 092, les missions les plus dures se font en hiver, quand les skip- pers ramènent les bateaux des Baléares. « On peut se trouver engagés pour des interventions de plus de douze heures, assez au large. »
FRIANDISES CONVOITÉES
Outre le vent, il faut compter avec les roches à fleur d’eau ou... sous l’eau !
Il n’est pas rare que des embarcations finissent éventrées sur des écueils. Dans les Pyrénées-Orientales, les côtes sont sableuses jusqu’à Argelès-sur-Mer, ensuite ce sont des falaises. Baptisé Côte Vermeille en raison de la teinte rouge que prend le littoral au lever du soleil, ce secteur est aussi envoûtant que dangereux. L’azur du ciel, la verte rondeur des coteaux couverts de vignes et, d’un seul coup, la falaise, déchique- tée, sombre, sauvage.
Ici, les petites criques inaccessibles depuis la terre, friandises convoitées
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Le semi-rigide de la station de Cerbère et son jeune, mais expérimenté équipage.
Les vents de Méditerranée occidentale expliqués par Météo France
La tramontane, vent de secteur nord à nord-ouest, parcourt notamment les contreforts des Pyrénées. Elle présente des similitudes avec le mistral et lui est régulièrement associée. Comme ce dernier, elle est souvent forte et turbulente, dégage le ciel en amenant de l’air plus froid et sec, et génère parfois des nuages d’ondes.
La tramontane peut souffler en toute saison. Fréquemment comme à Perpignan avec 115 jours par an, avec plus de vigueur en hiver et au printemps, jusqu’à 17 jours consécutifs comme en mars 1992 et 1993. Ses rafales peuvent atteindre des valeurs maximales de 140 km/h, voire davantage, vers le cap Béar.
Le marin, vent de sud-est, soufflant de la Méditerranée, est généralement modéré et régulier, mais il peut être parfois violent et amène le plus souvent des précipitations abondantes. Il est plus fréquent au printemps et en automne, lorsque les dépressions s’enfoncent en Méditerranée. C’est le vent des situations perturbées et pluvieuses. Ses rafales peuvent atteindre des valeurs très élevées comme à Leucate, dans l’Aude, dans la nuit du 16 au 17 décembre 1997, avec 180 km/h.
Le marin accompagne les épisodes de fortes pluies méditerranéennes et les épisodes cévenols. Lorsqu’il ne s’accompagne pas de pluie, on l’appelle « marin blanc ».
Il peut générer de fortes houles, comme à Banyuls-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales, dans la nuit du 3 au 4 décembre 2003, avec une vague maximale mesurée de 13,78 m.