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— C’est  merveilleux,  ma petite Grenadine !  Nous allons enfin
                                       pouvoir faire cesser cette interminable malédiction !

                                       — Chic ! Mais dis-moi, grand-père, comment a-t-elle commencé ?
            Par quel mot pourrais-tu   30  Et pourquoi ? Raconte-moi, je veux savoir !
            remplacer le mot Chic ?
                                       — Je ne peux pas te refuser cela, après tout, c’est grâce à toi que je
                                       tiens enfin ce précieux carnet. Mais tout d’abord, tu vas me laisser
            fourrager                  seul !
            Fouiller.
                                       — Oh non ! Grand-père, je…

            éconduit                35  — Si ! Si ! Je suis trop énervé par ta découverte et puis j’ai trop hâte
            Repoussé.                  de savoir où se trouve la fameuse mixture ! Laisse-moi dévorer ce
                                       carnet et reviens dans une heure, d’accord ?

                                       Grenadine le laissa seul dans la pièce et sortit du manoir.

                                       Elle revint au manoir à l’heure dite, se précipitant vers la biblio-
                                    40  thèque. Elle ouvrit doucement la porte. Son grand-père tournait
                                       autour  de son  fauteuil  en marmonnant,  fourrageant dans  sa
                                       tignasse blanche.

                                       — Grand-père ?

                                       — Mille millions de cornemuses ! Tu m’as fait une de ces peurs !
                                    45  J’étais perdu dans mes pensées…
                                       Viens donc t’asseoir, que je te
                                       raconte. […]

                                       — Eh bien, voilà, ma petite
                                       grenade… Il y a plusieurs
                                    50  siècles, deux  amis,  dont  l’un
                                       était sorcier, convoitaient la
                                       même jeune fille. Après
                                       quelques  années à fréquenter
                                       les deux amis, la demoiselle
                                    55  choisit celui qui n’avait pas de
                                       pouvoir. Elle aimait sa simpli-
                                       cité, son honnêteté et sa gentillesse. C’était mon ancêtre Augustin.
                                       Le sorcier éconduit se présenta aux noces, les yeux étincelants de
                                       fureur, et cria au couple : « Une malédiction s’abattra sur la première
                                    60  femme de ta famille qui donnera naissance à une fille un jour de
                                       pleine lune. Ce jour-là, toutes les terres du pays se dessécheront !
                                       Même la pluie ne pourra plus y pénétrer… » Il éclata ensuite d’un
                                       rire fou et disparut en claquant la porte.





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