Page 53 - Les Fractures du poignet et de l'avant-bras
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Opération de Darrach avec ligamentoplastie



               Cette opération permet de résoudre les problèmes de prono-supination et de douleurs au
               niveau de l’articulation radiocubitale inférieure.

               Si cette opération est effectuée, une ligamentoplastie stabilisatrice est à réaliser dans le
               même temps opératoire.

               Cette opération est en général peu prisée des chirurgiens orthopédistes, ceux-ci privilégient
               pour la plupart l’opération de Sauvé-Kapandji.

               Personnellement, même si on attribue à cette intervention chirurgicale une diminution de
               force et des problèmes de stabilité (Darrach), l’expérience que j’en ai dans une petite
               centaine de cas, m’a rarement déçue.

               Plusieurs publications récentes me confortent dans ce sens.

                Dans un premier article, bien que comme le soulignent les auteurs leur série comporte
               relativement peu de cas, ils signalent les problèmes douloureux et d’instabilité pouvant
               survenir après l’intervention de Sauve-Kapandji) (Reissner et al. J Hand Surg European
               Volume ,2021 626-631).

               Dans un second article (Roulet et al : Orthop Traumatol Surg Res Sept 2021, les deux
               opérations ont été comparées avec des résultats à 2 ans, sur 70 patients (44 Darrach et 26
               Sauvé-Kapandji), la conclusion est que l’opération de Sauvé-Kapandji est techniquement plus
               exigeante et associée à un taux de révision plus élevé. Ils signalent également un plus grand
               risque d’instabilité dans le moignon ulnaire vu la résection plus proximale du cubitus.

               Les fractures du poignet peuvent engendrer un problème d’algodystrophie, ce qui n’est pas
               rare dans ces fractures (10 à 30%), cette intervention permet une mobilisation relativement
               précoce par rapport à une arthrodèse radiocubitale inférieure.

               Elle me semble également l’intervention de choix après fracture du poignet associée à une
               algodystrophie.

               Personnellement j’attends neuf mois après un épisode algodystrophique, cependant la
               survenue d’une nouvelle algodystrophie est possible après une nouvelle opération et peut-
               être une source de douleurs importantes pour le patient.
               Néanmoins, il me semble difficile de ne pas réintervenir en cas d’atteinte radiocubitale
               inférieure, le risque d’algodystrophie ou de douleurs neuropathiques n’est
               malheureusement jamais exclu.

               En ce qui concerne l’intervention chirurgicale en elle-même, un abord dorsal et cubital sera
               réalisé avec un léger débord vers la partie radiale à la partie distale de la cicatrice. Une
               attention particulière sera de mise vu la localisation de la branche sensitive du nerf cubital.







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