Page 6 - Les Fractures du poignet et de l'avant-bras
P. 6
1. Les fractures des os du Carpe
1. Fracture du scaphoïde
Les fractures du scaphoïde sont fréquentes et malheureusement elles ne sont pas toujours
immédiatement diagnostiquées.
Elles doivent être suspectées en cas de douleurs dans la tabatière anatomique, en cas de
douleurs importantes, une immobilisation du poignet et de la colonne du pouce en laissant
l’articulation interphalangienne du pouce libre est à réaliser même si le contrôle
radiologique initial est négatif.
En effet, cette fracture est plus facilement diagnostiquée lors d’un nouveau contrôle
radiologique qui sera réalisé une dizaine de jours après le traumatisme.
Il est donc impératif que ces traumatismes du poignet soient suivis en consultation et que
des contrôles radiologiques une semaine à 10 jours plus tard soient effectués.
En cas de doute, un CT-scan doit être effectué. Lors de ces traumatismes, consistant en une
chute en hyperextension du poignet, il est souhaitable également de réaliser un cliché afin
de s’assurer de l’intégrité de l’interligne scapholunaire.
e
e
Ce cliché doit être réalisé en inclinaison cubitale, en fléchissant le 4 et le 5 rayon dans la
paume de la main et en déportant le poignet en légère pronation forcée.
En cas de doute sur l’intégrité de ce ligament, cette fois un arthro-CT-scan doit être effectué
afin de s’assurer de la continuité de ce ligament.
En ce qui concerne le type d’immobilisation ainsi que la durée, personnellement j’immobilise
le poignet ainsi que la colonne du pouce en laissant l’articulation interphalangienne libre.
Certains ont préconisé de ne pas immobiliser la colonne du pouce, je préfère jouer la carte
de la sécurité afin d’éviter tout mouvement au niveau de l’articulation trapézo-
métacarpienne.
D’autre part, l’immobilisation du pouce varie entre 8 à 12 semaines, je préviens le patient
qu’une immobilisation de 12 semaines sera nécessaire, des contrôles radiologiques réguliers
permettront d’apprécier la consolidation. En général, je préconise 12 semaines
d’immobilisation afin d’être certain de ne pas avoir de problème de pseudarthrose.
Depuis plusieurs années la possibilité de vissage percutané a vu le jour, j’évite d’opérer une
fracture simple et je réserve les cas d’ostéosynthèse à des fractures instables.
Si ceci est suspecté lorsqu’on voit la fracture au départ, des clichés en inclinaison radiale et
cubitale permettront de juger de la stabilité de la fracture.
Enfin, le vissage percutané est parfois proposé au patient par certains chirurgiens sous le
prétexte de pouvoir diminuer le temps d’immobilisation et de reprendre une activité
sportive plus rapidement.
5