Page 16 - Islenska
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que mon elfe, il tenait sur des pattes fines et rectilignes. Un air fier et majestueux. Sa robe était tachetée de noir, de gris et de beige. Un liseré blanc sculptait sa silhouette. Hjalti me chuchota qu’il réait sa femelle. Puis, sans au- cune transition, il désigna d’un doigt filiforme les alentours. Je levai les yeux. Au loin, des montagnes imposantes, multicolores. Je n’étais qu’un infime détail dans cette immensité. J’ou- bliais totalement l’oiseau, prise de tournis par ce paysage éblouissant. Nous reprîmes notre promenade quand de fins nuages de vapeur coupèrent notre route. Je me renseignai au- près de Hjalti sur ces nuages éthérés et dissé- minés. La discussion n’étant pas le fort de cet Islandais, il prit le parti de me conduire à un de ces points vaporeux. Je marchais donc dans un décor surréaliste, en direction du point fixé par mon guide.
Arrivés sur place, je découvris une multitude de crevasses, toutes sans exception remplies d’eau. La vapeur stagnante asséchait ma gorge. Inconsciente attirée, je me précipitai par réflexe pour toucher cette énigme de la nature. D’un geste sec, Hjalti m’en empêcha. Tu veux finir bouillie et cuite ici, grogna-t-il. Voyant combien j’étais désarmée par sa colère, il se radoucit et désigna un endroit plus propice à ma curiosité. Accroupie au bord d’une des crevasses, je ten- dis une main prudente vers une eau étrange- ment lactée. Une très légère fumée s’échappait de la surface. Les rochers autour semblaient avoir été creusés pour laisser place à ce havre de paix. En touchant cette eau pure, je décou- vris sa chaleur réconfortante. Je n’eus qu’une

































































































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