Page 14 - Islenska
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Odin, Björk et Jules Verne, pays des glaciers et des volcans. Je ne savais toujours pas ce que je faisais là ni comment j’y avais atterri mais je réalisais tout à coup ce qu’étaient ses rochers autour de moi. Mon esprit s’éclaira. Le champ bosselé tout autour de la maison était un champ de lave. Je me précipitai à la fenêtre pour ad- mirer le résultat du déchaînement de la nature. En imaginant la lave en fusion sur cette terre, le paysage prit une autre saveur. Je me deman- dais surtout comment cette petite ferme pou- vait résister, ici, au milieu de ce chaos.
La vieille dame me tira de mes rêveries. Elle se présenta enfin. Lilja. Son mari s’appelait Hjal- ti. Ils étaient islandais et vivaient dans cette ferme depuis toujours. Fort de notre langue commune, le couple utilisa l’anglais pour m’en- seigner quelques mots norrois, cette langue ancestrale en Islande : gódan daginn, skál, bless, takk fyrir, etc. L’ambiance se détendait largement. Pour fêter notre amitié naissante, ils m’offrirent un pendentif. Je refusais poliment, mais l’objet jouait d’attraction sur moi. Il repré- sentait un bonhomme à chapeau bizarre assis tranquillement sur une chaise, tenant dans ses mains un objet tout aussi bizarre que son cha- peau. Sans attendre un nouveau refus de ma part, Lilja l’attacha à mon cou et murmura un mot inattendu : Þórr. Je le répétai doucement, m’appliquant à l’accent.

































































































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