Page 19 - Islenska
P. 19

paniquai. Hurlant après Hjalti et courant à tout rompre, je finis par me perdre dans ce dédale de rochers noirs. Parfois, au détour, je sentais comme une présence. Lorsque je me retournais, il n’y avait que des ombres figées. Je repris mon souffle, affrontant ma peur irraisonnée, tentant de réfléchir à ma situation et aux solutions pos- sibles. Puis, je pris mon courage à deux mains et osai glisser un œil au-delà des roches tail- lées. Les ombres devenaient des créatures en mouvement. Et disparaissaient dans la seconde. Ces ombres ressemblaient aux trolls des contes que me lisait mon grand frère. Je ris de ma stu- pidité. Des trolls. N’importe quoi. Et pourquoi pas un elfe, des paysages changeants toutes les deux minutes et des inconnus me servant le thé ?
Hélas, je ne pouvais que me rendre à l’évidence. Il se passait bel et bien des choses étranges dans ce lieu. Les ombres remuaient autour de moi dès que je ne regardais pas. À chaque fois, je croyais apercevoir une créature et à chaque fois, ce n’était que de la roche. Mais toujours cette impression de vivre dans une quatrième dimension insaisissable. Quand ce n’était pas des trolls, les rochers dégarnis prenaient la forme de lourds châteaux sombres et malé- fiques en ruines. En réalité, il s’agissait de lave pétrifiée, comme suspendue. Chaque rocher, chaque pierre, chaque ciselure semblait prendre vie sous les traits de quelques créatures mer- veilleuses ou de quelques fortifications fanto- matiques. Et toujours ce silence.
Je repris la marchais dans ce labyrinthe de
































































































   17   18   19   20   21