Page 20 - Islenska
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roches à la recherche d’une issue, quand pro- gressivement, le sol commença à verdir. Bien- tôt, je ne marchais plus sur de la terre ceinte de roches, mais sur une herbe grasse et humide. À ce stade, je ne m’étonnais plus de ce qu’il arrivait. Quand, un peu plus loin, la verdure dé- boucha sur un incommensurable lac. Il tranchait nettement avec le paysage précédent. L’atmos- phère dégageait quelque chose de paisible. Je quittais une terre inquiétante et brûlée par la lave, pour accéder à un lac bleu calme, sans vague, dont les rives verdoyantes accueillaient quelques visiteurs bêlant. Cette faune soudaine fut une révélation. La vie, la simplicité, le calme, l’harmonie, la fusion de la nature. La plaine ver- doyante était parsemée de mini-cratères. C’était étonnant. Ils témoignaient eux aussi d’une ac- tivité sans précédent d’une terre agitée puis apaisée. Dans cette symbiose, au sommet d’un de ces pseudo-cratères, j’aperçus contre toute attente mon elfe, assis, jambes croisées. Il était pensif et regardait au loin. Sans hésitation, je le rejoignis aussi rapidement que possible. Une fois à ses côtés, je me rendis compte que le lac s’étendait très loin et que les cratères fleuris- saient un peu partout, au hasard, de différentes tailles.
Assis là, tous les deux, au contact de l’herbe fraîche, nous dominions le monde. La sérénité et le bonheur étaient les seuls sentiments vi- sibles sur nos visages. Mon minuscule ami parla pour la première fois. C’était pour se présen- ter. Il s’appelait Sigurjón. Il m’expliqua ensuite que le lac face à nous était le lac Mývatn, que les châteaux noirs, au milieu desquels des trolls