Page 24 - Islenska
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 Une odeur d’œuf pourri s’immisça dans mes narines et me força à émerger de mon coma. Il me fallut quelques secondes pour revenir à la réalité. Ma vue était toujours troublée par des dizaines de mares noires bouillonnantes. C’était la seule chose que je ne parvenais pas à effacer de cette vision. Jusqu’à ce que je ré- alise que ces mares étaient réelles. Je me rele- vai difficilement pour constater devant moi les bains sombres, une terre ocre et une montagne striée. Et toujours, indélébile, cette odeur de soufre. Tout semblait fragile et mystérieux. La beauté secrète d’une terre sèche et ineffable. Je m’avançais en boitillant vers la première cre- vasse comblée par une sorte de boue gris-noire. Une forte chaleur s’en dégageait. Des bulles se créaient à la surface pour éclater aussitôt. Comme dans mon étrange songe. Plus loin, des


































































































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