Page 38 - Islenska
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 J’entendis un chahut, une clameur sourde. À l’instant même où je levais la tête, des cris fu- sèrent, des hommes armés se battaient en tout sens, épée au poing. Leur bateau était amar- ré, ma barque dérivait vers eux, sans que je ne puisse agir. Les guerriers étaient à la fois sur leur navire et sur la rive. Ils continuaient de se frapper sauvagement en état de transe. Désor- mais trop proches, deux d’entre eux faillirent m’étriper au passage. Je me jetai au ras de la cale et constatai avec horreur que ma minus- cule et ridicule barque prenait l’eau. Je devais agir vite au risque de me noyer. Par réflexe, je grimpai sur l’embarcation voisine et me proté- geai avec dextérité derrière un tonneau. Saisie par la terreur, j’étais figée. Mes yeux rivés sur ces combattants, je priais les dieux païens pour qu’aucune de leurs lourdes épées ne me tranche vive. De ma cachette, j’observais à la fois les guerriers et le bateau. Il était bas, filiforme,


































































































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