Page 57 - Islenska
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 Je me réveillai, pas tout à fait sèche, sous une légère brume, sur une plage de sable noir. Il me sembla avoir retrouvé ma taille normale, sans en être vraiment sûre. Le courant de la mer à côté de moi était assez fort. Le froid me glaça. Autour de moi, disséminés sur la plage, des dé- bris de glace de toutes tailles. Posés là, comme sculptés, de manière presque logique, espa- cés régulièrement. Certains me dépassaient en hauteur, d’autres tenaient dans ma main. La glace cristalline et bleutée sur le sable noir don- nait toute sa poésie au lieu. Les phoques et les sternes arctiques l’avaient ressenti bien avant moi. Je marchais à contre-courant, vers les sternes, vers les montagnes. La brume se dis- sipait peu à peu. Lentement, une force se dis- tingua à l’horizon. Une montagne plus massive que les autres. Une montagne recouverte d’un


































































































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