Page 62 - Islenska
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mes forces le permettaient, mais je sentis que la glace prenait d’ores et déjà possession de la statuette. Elle finit par l’englober totalement. Son prochain objectif devenait mon visage. La musique résonnait fort désormais. Elle m’en- voûta. Au moment où mes forces lâchèrent, où je décidais de me laisser engloutir avec la statuette, l’espace et le temps se figèrent. La musique cessa, la glace arrêta son avancée mortelle. Cela dura moins d’une seconde. En un éclair, l’iceberg avait repris sa forme originelle. L’amulette tomba lourdement sur le haut de ma poitrine. Mes mains se libérèrent instantané- ment. Aucune trace de ce qu’il venait de se pro- duire si ce n’est que la statuette semblait s’être alourdie imperceptiblement. Comme si elle avait gardé à son tour captive un fragment de glace. Après cette expérience, je quittai les lieux aus- sitôt, terrifiée à l’idée que ce manège dansant reprenne. Après quelques heures de marche, je me retrouvais sur une plage de sable fin et noir comme la nuit, face à un océan vierge et bleu d’un côté et une montagne foisonnante de vert de l’autre. En son centre, un bâtiment énigma- tique au toit rouge détonnait. Je la contemplais subjuguée. Une maison à cet endroit-là ne pou- vait être qu’un lieu mystique, certainement re- ligieux. Je n’avais pas d’idée sur comment l’at- teindre aussi je décidai de rester sur la plage et de m’y reposer quelques instants. Au loin, plongé sur la lisière de la mer, un rocher fanto- matique. Je m’assoupis à force de l’analyser ; il me donnait l’impression de bouger sans pour autant le faire.
Peu avant l’aurore, je me réveillai en sursaut.