Page 67 - Islenska
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plement accepter ce qui vient, sans interagir.
Le ciel s’assombrit davantage, comme lors des prémices d’un orage mais gardait un éclat qui le rendait terrifiant de beauté. Des moutons bê- laient sur les rives. Le soleil refaisait épisodi- quement surface. Parfois un second arc-en-ciel participait au tableau de maître. Ces chutes se nommaient Skógafoss. Un regain d’envie et de foi dans mon cœur grâce à elles et ses couleurs divines. Non loin, une autre chute, Seljalands- foss. Surprenante. Elle se dressait, merveil- leuse, son chant inondant la vallée. Ces flots se déversaient dans cette mare d’eau claire. Je pouvais la voir sous tous les angles. Absolu- ment tous les angles. Je ne me privais pas de ce luxe. Je passais derrière la cascade, entre l’eau et la falaise. C’était incroyable. J’avais l’impression de pénétrer son âme intérieure. Je voyais le paysage verdoyant alentour sous les yeux de la chute. Ce point de vue donnait l’im- pression que la chute naissait du ciel. Comme si elle était enchantée. Il me semblait qu’une strophe du poème parlait de cela. Je regardais rapidement, le vers concerné s’effaça dans la seconde. J’étais à nouveau sur la bonne voie. Je m’attardai tout de même derrière cette chute improbable. Nul n’était capable d’entrevoir une cascade par l’arrière. La plupart est collée à sa roche, il n’y a aucun passage. Ici, la nature avait fait en sorte qu’un chemin s’ouvre et qu’il cei- gnît cette cascade. Je n’étais même plus dans l’ordre du divin. J’étais bien au-delà, une force mystique. J’apprenais.

































































































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