Page 69 - Islenska
P. 69

chaussures de trekking se disputaient les fa- veurs d’un monticule. L’endroit était bruyant, assourdissant. Aucun d’eux ne semblait voir Si- gurjón. Ils se retournaient parfois sur moi, mais jamais sur l’elfe. Ce devait pourtant être lui l’at- traction ici. Il y avaient suffisamment de rafales d’appareil photos pour surprendre un elfe sorti de son abri. Mais personne ne déclenchait sa caméra. Il était invisible.
Je n’eus pas le temps de réfléchir à cela, Sigur- jón m’empoigna le mollet pour m’attirer vers le trou dans la terre que tous observaient. J’atten- dis quelques instants et me tournai vers l’elfe, ironisant sur ce théâtre dérisoire. Il me fit signe de me taire et d’observer, comme les autres. Ef- fectivement, les humains avaient les yeux rivés sur le creux au centre du monticule. Sûr que quelque chose allait se produire. J’attendais. Patiemment. Encore. Et encore. Soudain, je vis une eau bleue et moussante stagner. Je me dis à moi-même que cela n’était tout de même pas le plus incroyable dans ce pays. Puis, l’eau s’agita et commença à se strier de bulles, pour finir par être absorbée par le vide sous elle. Plus rien pendant juste une demie-seconde, quand soudain, sous le regard et les applaudissements des humains, l’eau jaillit vers le ciel dans un jet extrêmement puissant. Maintenant, je compre- nais leur patience et leur émerveillement. Même si l’eau retomba presque aussitôt, le spectacle valait la peine d’être vu. Somptueux. Je me cal- quais sur les autres humanoïdes pour attendre le prochain jaillissement. Mais l’elfe me fit signe de le suivre.

































































































   67   68   69   70   71