Page 70 - Islenska
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Il m’expliqua qu’ici chaque geyser avait un nom. Celui que je venais de voir s’appelait Strokkur. Il était jeune, un adolescent. Sigurjón préféra me présenter le plus vieux d’entre tous, le plus sage, celui qui avait donné son nom à tous les geysers du monde : Geysir.
Là-bas, aucun humain. Cette butte était presque pareille à Strokkur, le geyser semblait juste s’être refermé sur lui-même avec le temps. Il paraissait endormi. L’elfe me raconta que lors- qu’il était encore en activité, il pouvait pousser des jets extrêmement hauts et puissants. Par- mi les plus puissants du monde terrestre. Ce geyser était si impressionnant qu’il était adulé comme un dieu. Tout cela appartenait au passé. Aujourd’hui, il faisait parti d’un autre monde, on lui préférait les stars actuelles, et tous l’avaient oublié dans les méandres de la mémoire uni- verselle. Sigurjón ne m’avait pas rejoint ici par hasard. Son aide s’avérerait précieuse dans les minutes à venir. Il me demanda le parchemin quasi vierge. Une fois en main, il déchiffra men- talement chacun des vers invisibles. Après de longues minutes, il sembla satisfait du dérou- lement des événements. Il déclama une des strophes demeurée presque entière :
« La rune magique se réveille Plante le filtre de géant Renaît la chute à l’envers. »
Comme si le fait de le dire pouvait m’aider à comprendre ce qu’elle signifiait. Je savais déjà ce qu’était le filtre de géant, sans comprendre ce que je devais en faire. Spontanément je le































































































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