Page 7 - LETTRES AMICALES ET AMOUREUSES
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A MON FRERE.
                                                     Parti trop tôt !

             Petit frère, cela fait déjà plus de quatre ans que tu m'as abandonné et je n'arrive toujours
                                                           pas
              à t'oublier, toi mon frère de combat contre ces dirigeants qui nous gouvernaient alors.
                  En ton absence, je continuais ce combat que tu as mené depuis ton adolescence.
              Un combat irréaliste car, lutter contre des êtres aux fortunes colossales, des voyous qui
                                                          n'ont
            de cesse que d'opprimer les pauvres, de ne rien faire pour éviter que les sans domicile fixe
                couchent, été comme hiver à la belle étoile comme de malheureux animaux, devient
              quasiment impossible. Sans oublier, évidemment, ceux qui n'arrivent plus à se nourrir.
               Tu me manques intellectuellement et moralement et je suis obligé de constater que ce
              combat devient de plus en plus difficile car, aujourd'hui, dans les villes de plus de vingt
               mille habitants, les maires se prennent pour des rois et leurs adjoints pour des princes
               bafouant les quelques droits humanistes que nous avons conquis depuis la révolution.
                C'est surtout ton soutien, celui d'un frangin, d'un ami, d'un vrai homme qui laisse
                                                      derrière lui
              pour de nombreuses et autres nombreux amis, un souvenir impérissable d'un être bon,
             sérieux et toujours prêt à aider, d'une façon discrète, ceux qui avaient besoin de ton aide.
              Vincent <tété> comme je t'appelais affectueusement, mon indispensable partenaire, ce
                                                          vide
             que tu a laissé derrière toi et malgré mon immense envie de vivre, je vais être obligé pour
                                                           ne
             pas faire comme Don Quichotte, courir après des moulins, mettre un terme à cette cause
                       devenue trop utopique et impossible à mener pour une seule personne.
                      Le pot de terre s'efface donc devant le pot de fer, faute de combattants !

                                               Alejandro Alé 26/01/2014
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