Page 15 - Revue numéro 3 du magazine LexWeb

La réalité virtuelle bouleverse le monde des acteurs du droit et notamment l’univers des

avocats. J’ai eu le plaisir d’échanger avec Maitre Pierre-Xavier Chomiac du cabinet PCS
est spécialisé dans le droit des nouvelles technologies. Maître Chomiac m’a fait l’honneur

et a eu la gentillesse de me proposer sa réflexion sur une initiative du Laboratoire d’accès
à la justice de la Harvard Law School qui a proposé aux avocats qui n’avaient pas

l’habitude de plaider d’utiliser la réalité virtuelle pour se plonger au cœur d’un procès.

1/ Selon vous maître, ce type de projet à t-il une chance de voir le jour en France ?

Le contexte dans laquelle cette expérience a été menée est assez particulier dans la mesure où

elle vise à rassurer et inciter des confrères n’ayant pas ou très peu plaidé à se mobiliser dans le

cadre de missions pro-bono. Sur ce point, de nombreuses formations actuellement en place au
sein des différents barreaux de France et écoles de formation des barreaux incluent notamment

des stages, tutorats ou mentoring au sein de juridictions pour apprendre et se familiariser avec
les procédures et « l’ambiance » des salles d’audience.

L’innovation du Laboratoire d’Harvard vient à mon sens de la facilité d’accès à une telle
formation pour les avocats dont les emplois du temps sont souvent chargés. Elle complète de

manière intéressante les supports de cours, conférences de professionnels et pourrait à mon sens

être envisagée en France, au moins à titre d’expérimentation.

2/ Pensez-vous que cette technologique puisse être utile à la profession d’avocat ?

La profession d’avocat est actuellement en train de se « digitaliser » faisant appel aux nouvelles

technologies pour adapter son activité. De la même façon que l’ont été les emails, l’Internet ou
les visioconférences, on peut envisager aisément d’intégrer les outils de réalité virtuelle au sein

de l’activité d’un cabinet : rendez-vous clients, réunions d’équipe notamment entre des
structures géographiquement éloignées, présentations et consultations, représentation devant

les juridictions, expertises, plaidoiries, etc. sont autant de situations où la réalité virtuelle pour

utile — ment optimiser l’activité de l’avocat. Cela est naturellement conditionné à la stabilité
et la démocratisation des outils de réalité virtuelle.

3/ Pensez-vous que cette technologie puisse être utilisée comme outil pédagogique dans les
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