Page 5 - Revue numéro 3 du magazine LexWeb
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Les legaltech continuent de pousser par dizaine. Toutefois, elles ne se ressemblent pas
pour autant. C’est notamment le cas de « Protect My Copyright » qui sort du lot en
proposant des services antipiratage.
1.Un constat accablant
En effet, le piratage en ligne n’a jamais été aussi florissant. Le partage de fichiers représente
plus d’un quart du trafic Internet des consommateurs. Selon un rapport de Tru Optik 2014,
société d’analyse des médias, indique que près de 10 milliards de films, d’émissions de
télévision et d’autres fichiers, dont des jeux et de la pornographie, ont été téléchargés dans le
monde au deuxième trimestre de 2014. Presque un an et demi après la fermeture d’Hadopi, on
peut en tirer quelques conclusions pour le cas français. Dans son rapport d’activité 2016-2017,
l’autorité avait annoncé avoir transmis à la justice 889 dossiers entre juillet 2016 et juin 2017.
Une augmentation de 30 % en un an entre mi-2015 et mi-2016, 684 dossiers ont été transmis
par la Hadopi. Dans l’ensemble, moins de 3000 personnes auront été inquiétées. 50 personnes
en tout auront été portées devant la justice. Encore une fois, rien. Arrêter le piratage en ligne,
c’est comme jouer à un gigantesque tape-la-taupe. Touchez-en une, d’innombrables autres
apparaissent. Très vite. Et le maillet utilisé est lourd et lent. L’industrie culturelle essaie toujours
de répondre en attaquant l’ensemble d’un site lorsqu’elle détecte une infraction au droit
d’auteur, ce qui n’est pas vraiment efficace : vous pouvez toujours remplacer un site, plus
rapidement que toute procédure judiciaire.
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