Page 9 - Revue numéro 3 du magazine LexWeb
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ARSKAN est une jeune entreprise innovante de la Deep Tech qui développe des
technologies de visualisation et d’exploitation des données 3D massives. Leurs solutions
permettent de générer un jumeau numérique 3D interactif, collaboratif et en temps réel ;
depuis n’importe quel appareil grâce à leur algorithme de compression des données 3D.
J’ai le plaisir d’échanger avec l’équipe d’ARSKAN sur l’introduction de la réalité virtuelle
dans le secteur judiciaire.
1. Pourriez-vous nous expliquer la différence entre réalité virtuelle et réalité augmentée ?
Réalité virtuelle : s’immerger dans un monde virtuel avec un casque. Réalité augmentée : à
travers un écran, on ajoute des éléments virtuels à la réalité, des éléments avec lesquels on peut
interagir.
2. En quoi cette réalité virtuelle peut-elle aider le domaine de la justice ?
Le côté immersif de la VR permet de se mettre à la place de la victime, par exemple. On se rend
mieux compte du contexte. Lors des reconstitutions, plutôt que de se rendre physiquement sur le
lieu du crime, on pourrait imaginer y aller virtuellement.
3. Pourriez-vous nous expliquer comme cela fonctionne concrètement ? Les juges,
greffiers et avocats doivent-ils porter un casque pour accéder aux informations ?
Le casque projette une image pour chaque œil que le cerveau rassemble pour former une vision
3D. Le casque est indispensable. On ne peut pas s’en passer. Ils pourraient accéder à une
reconstitution 3D sans casque, directement depuis un écran de téléphone ou d’ordinateur. C’est
moins immersif, mais plus « pratique ». En termes d’interactivité, on est loin des jeux vidéo :
pour un usage judiciaire, on peut voir la scène captée ; on ne peut pas déplacer les objets ou
interagir avec l’environnement.
4. Selon vous, pourquoi l’intelligence artificielle, la blockchain ou encore la justice
prédictive sont mises en avant, alors que la réalité virtuelle dans le domaine de la justice
n’est jamais évoquée ?
Le point commun entre les 3 premières cités, c’est qu’ils ne relèvent pas du jugement, mais du
traitement de données. La blockchain ajoute un aspect infalsifiable et de la transparence. La VR
n’est pas du traitement de données, mais de la visualisation, ce qui fait donc appel à un sens
subjectif. Il y a aussi une contrainte d’usage (casque), de coût, et des préjugés : l’utilisation de
la VR fait écho aux jeux vidéo, aux loisirs et à une utilisation non professionnelle.
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