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C  RECHERCHE CLINIQUE




               peut se manifester de 3 à 14 jours après l’infection. Les symptômes cliniques peuvent aller de la faiblesse musculaire gé-
               néralisée à une forte fièvre, une raideur au cou et même des convulsions. Les adultes de 50 ans ou plus et les personnes
               immunodéprimées sont plus sujettes aux complications neurologiques découlant du VNO.
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               Une multitude de manifestations oculaires ont été déclarées, notamment des hémorragies rétiniennes, une hyalite, des
               engainements artériels périvasculaires, une vasculite, un œdème du disque, une atrophie optique, une occlusion vascu-
               laire, une paralysie du sixième nerf et une uvéite.  Dans moins de 1 % des cas, chez une personne infectée, une ménin-
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               goencéphalite attribuable au VNO peut se manifester, ce qui a été rapporté dans les ouvrages comme étant associé à des
               complications oculaires comme une conjonctivite aiguë hémorragique, des hémorragies sous-conjonctivales bilatérales
               et le nystagmus.  Une atteinte choriorétinienne peut également apparaître chez le fœtus par transmission intra-utérine
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               du virus. Un cas de ce genre a été rapporté chez un nouveau-né dont la mère avait contracté le VNO deux mois avant
               l’accouchement.  La prise en charge actuelle du VNO comprend le traitement de la douleur pour les maux de tête, les
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               antiémétiques, la réhydratation pour les nausées et les vomissements associés, la surveillance clinique d’apparition d’une
               pression intracrânienne élevée ou d’un dysfonctionnement autonome et la maîtrise des convulsions, au besoin.
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               PALUDISME
               Le paludisme est endémique en Afrique subsaharienne, où les enfants sont les plus vulnérables à la maladie en rai-
               son de leur système immunitaire immature. Il est principalement transmis par le moustique Anopheles, mais il peut
               aussi être transmis par transfusion sanguine, par transplantation d’organes ou par l’utilisation partagée d’aiguilles
               ou de seringues contaminées, puisque le parasite réside dans les globules rouges d’une personne infectée. Le palu-
               disme congénital survient lorsque le parasite est transmis avant ou pendant qu’une mère accouche de son enfant.
               La première apparition des signes cliniques survient souvent de 10 à 15 jours après l’infection par une piqûre de
               moustique. Au début de l’infection, il peut être difficile de diagnostiquer le paludisme en raison de la présentation
               clinique généralisée de la fièvre et des vomissements. 1
               Plusieurs parasites du genre Plasmodium transmettent le paludisme aux humains, notamment P. falciparum, P. vivax, P.
               ovale et P. malariae.  P.falciparum cause le neuropaludisme, dont le taux de mortalité est élevé et qui se caractérise par
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               le coma et des déficiences neurocognitives à long terme.  Certaines complications oculaires peuvent être observées lors
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               de neuropaludisme puisque les systèmes vasculaires rétinien et cérébral sont le prolongement direct l’un de l’autre; par
               conséquent, la surveillance des changements rétiniens peut permettre de comprendre la pathogenèse neurologique du
               neuropaludisme et aider à déterminer le pronostic du patient et, peut-être, de meilleures stratégies de traitement. 16
               La rétinopathie attribuable au neuropaludisme montre des motifs de blanchiment de la rétine et des changements des vais-
               seaux propres à la maladie. Les deux se trouvent principalement dans la rétine périphérique avec une décoloration blanche
               ou orange des vaisseaux. D’autres constatations relatives à la rétine comprennent des exsudats cotonneux, un œdème pap-
               illaire et des taches de Roth.  En raison de l’atteinte rétinienne distinctive de la maladie, ces résultats peuvent être utiles
                                    1’,17
               pour confirmer le diagnostic de neuropaludisme. De plus, la gravité de la rétinopathie et de l’œdème papillaire peut être un
               indicateur du pronostic de la maladie.  Si le neuropaludisme se développe, le traitement de choix est l’artésunate dérivé de
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               l’artémisinine soluble dans l’eau et la prise en charge complémentaire des complications du paludisme. 14,18,19
               À l’heure actuelle, il n’existe aucun vaccin antipaludique efficace et la multirésistance aux médicaments est préva-
               lente; par conséquent, on recommande aux voyageurs qui se rendent dans des régions endémiques de commencer
               un traitement prophylactique avant leur départ et de le poursuivre pendant un certain temps après leur retour à la
               maison. Les médicaments recommandés pour la prophylaxie et les délais de traitement qui leur sont associés vari-
               ent selon le pays de destination. 14

               DENGUE
               La dengue est une affection résolutive transmise par le moustique Aedes aegypti. Les moustiques femelles infec-
               tés par le flavivirus de la dengue sont endémiques dans les pays tropicaux comme l’Asie du Sud-Est, l’Inde et les
               tropiques  américains.  Comme  son  nom  l’indique,  les  personnes  infectées  souffrent  d’une  forte  fièvre  ainsi  que
               d’autres symptômes généraux, comme un malaise, un mal de gorge et des maux de tête. 20,21  Chez une petite pro-
               portion de personnes infectées, la dengue peut mettre la vie en danger et peut causer des hémorragies graves, un
               dysfonctionnement des organes ou une fuite de plasma. Les patients atteints de la dengue peuvent aussi avoir une
               myriade de complications oculaires symptomatiques des segments antérieur et postérieur, ce qui entraîne une vi-
               sion floue et des scotomes. Ces symptômes peuvent indiquer une thrombocytopénie et la nécessité d’administrer
               un traitement précoce et énergique; toutefois, il n’existe pas de traitement particulier pour la dengue elle-même.
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