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avec ce que l'on nomme la société civile : Le basculement se situe lors du "sommet de la
Terre" organisé à Rio, en 1992, à l'occasion duquel les groupes de pression écologistes
participèrent directement à la rédaction d'un traité destiné à contrôler les émissions de gaz
à effet de serre.
Pour la première fois, les ONG étaient passées de la galerie des spectateurs à la table où
se prennent les décisions. Depuis lors, elles ont remporté des succès considérables :
elles ont contraint la Banque mondiale à réviser sa stratégie de financement , elles ont
contribué à créer le poste de haut-commissaire des Nations unies pour les droits de
l'homme , elles ont coulé l'Accord multilatéral sur les investissements (l'AMI, qui visait à
libéraliser les investissements étrangers et à les protéger des intérêts des gouvernements
nationaux) et mis à mal les discussions de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à
Seattle, fin 1999.
Plusieurs ONG remplissent des rôles dont on aurait estimé autrefois que c'était le travail
de l'ONU ou des gouvernements nationaux.
Plus de 10 % de l'aide au développement distribuée aujourd'hui passe par le canal des
ONG, et ce chiffre croîtra encore à l'avenir.
Mais la médaille a un revers : A côté de leurs points forts, les ONG représentent en elles-
mêmes des intérêts particuliers.
Les meilleures d'entre elles souffrent souvent d'une vision étroite qui les amène à juger
toute action publique en fonction de ce qu'elle leur apporte du point de vue de leur intérêt
particulier. En général, elles disposent d'une capacité limitée d'initiative à grande échelle,
et plus elles grossissent, plus la nécessité de gérer des budgets croissants risque de
compromettre cette indépendance d'esprit qui est leur principal atout.
On constate une tendance à jouer pour la galerie ou même à se livrer à d'âpres luttes
intestines chez certaines ONG désireuses d'attirer un maximum d'adhérents.
Certains groupes verts diabolisent ainsi ouvertement les autres
Osmose : Par une sorte de faculté de rentrer en osmose avec tout ce qui vibre , plein de
conscience lumineuse , dans la nature , ceux que les anciens appelaient elfes ,
sylphides , devas ( que nous avons rangés un peu vite au rayon des légendes et des
oubliettes sous prétexte que nous sommes devenus aveugles et sourds à ces sphères au
fur et à mesure que nous nous attachions à nos réalisations technologiques ) , les peuples
dits « primitifs » tentaient d’écouter les signaux du vivant ...en direct , sans besoin
d’appareils de mesure sophistiqués ni factures d’eau ou d’électricité ..
Leur sagesse était toute axée sur cet équilibre à respecter entre les espèces vivantes et
l’écoute de l’invisible avec toute sa cohorte d’ancêtres , de dieux et d’entités diverses qui
leur dictaient une grande partie de leurs décisions .
Les choses ont bien changé puisque ces considérations font sourire et se détourner
prestement 90% de nos contemporains tout affairés à répondre aux suggestions de leurs
nouveaux dieux : le temps qui se transforme en argent , la rentabilité , l’efficacité , les
impôts et taxes à payer , le progrès technique et la lutte constante contre ses effets de
moins en moins secondaires .
Michel Giran

