Page 156 - Le jardin des vertueux (Riyâd As-Sâlihîn)
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Riyad as-Salihin
veulent en même temps astreindre les pèlerins à ne lapider le Diable à Mina qu'entre midi et le coucher du soleil. Cela était possible et aisé du
temps du Prophète où le nombre des pèlerins ne dépassait pas quelques dizaines de mille. Mais actuellement ce nombre dépasse les deux
millions et il n'est pas rare de voir des vieux et des malades mourir piétinés dans cette opération de la lapidation du Diable. Ces gens semblent
ainsi renier à Dieu Son attribut majeur qui est la miséricorde et la clémence qui sont le préambule de chaque chapitre du Coran. Leur
intransigeance mal placée est ainsi la cause de ces morts affreuses et transforme un acte de foi de la plus noble portée en un déploiement de
barbarie criminelle qui ne peut que desservir notre image de marque.
638. Jarîr Ibn 'Abdullàh (das) rapporte qu'il a entendu le Messager de Dieu dire: «Celui qui se voit interdire la
douceur, se voit interdire tout le bien». (Rapporté par Moslem)
639. Selon Abou Hourayra (das), un homme dit au Messager de Dieu : «Fais-moi une recommandation!» Il lui dit: «Ne
te fâche pas». L'homme répéta plusieurs fois la même demande et à chaque fois il lui disait: «Ne te fâche pas». (Rapporté par
Al Boukhâri)
640. Selon Shaddàd Ibn Aws (das), le Messager de Dieu a dit: «Dieu a prescrit de faire humainement tout ce qu'on fait.
Quand vous tuez, tuez humainement (c'est-à-dire sans excès de violence) et quand vous égorgez (une bête) égorgez
humainement. Que l'un de vous aiguise bien son couteau et allège au maximum les souffrances de la victime». (Rapporté par
Moslem)
Commentaire
L'Islam est avant tout la religion de la miséricorde et de la compassion. Le Prophète a fermement désapprouvé des gens qui avaient
brûlé par le feu un scorpion. Il leur a dit que seul Dieu avait le droit de supplicier par le feu. Il interdit aussi de mutiler les cadavres des
ennemis et de maudire les condamnés à mort d'entre les Musulmans. Dans l'abattage des animaux il recommande entre autres de bien aiguiser
le couteau pour trancher la gorge d'un seul coup afin de ne pas prolonger les souffrances de l'animal. Il a interdit aussi de tuer une bête
devant une autre bête. Il recommande enfin de laisser l'animal égorgé se débattre à son aise et de lui ôter ses liens dans les soubresauts de la
mort.
641. 'Âisha (das) rapporte: «Chaque fois qu'on a laissé au Messager de Dieu le choix entre deux solutions, il en prenait
toujours la plus aisée tant qu'il ne s'agissait pas d'un péché. Quand c'était un péché il en était le plus éloigné. Le Messager de
Dieu ne s'est jamais vengé pour lui-même sauf quand l'une des limites sacrées de Dieu était transgressée et, dans ce cas,
il se vengeait pour Dieu le Très-Haut». (ira)
Commentaire
Les habitants de la Mecque firent subir pendant plus de treize ans aux Musulmans toutes sortes de vexations et de brimades. Ils les mirent
finalement au ban de la société et interdirent tout commerce avec eux. Ils furent ainsi poussés à manger de l'herbe. Plus tard ils coalisèrent
toutes les tribus arabes et les armèrent pour détruire les Musulmans à Médine. Malgré tout cela, une fois maître de la Mecque, après la
reddition totale de ses habitants, le Prophète n'en tua que quelques criminels particulièrement cruels avec les Musulmans et dit à tous
les autres: «Allez-vous-en! Vous êtes affranchis». Ce furent même les descendants de son plus grand ennemi, Abou Soufyân Ibn Harb, qui
fondèrent après lui la première dynastie de l'Islam: les 'Omeyyades.
642. Selon Ibn Mas'ùd (das), le Messager de Dieu a dit: «Voulez- vous que je vous dise qui est interdit au feu?: Tout
homme à l'abord facile, humble, doux et peu exigeant». (Rapporté par Attirmidhi)
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