Page 65 - Le jardin des vertueux (Riyâd As-Sâlihîn)
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Riyad as-Salihin

               Feu ». Par Celui qui tient l’âme de Abou Hourayra dans Sa main ! La profondeur de l’Enfer équivaut à plusieurs longues
               années de marche ». (Rapporté par Moslem)

               202.’Abdullâh Ibn Azzoubeyr (RA) a dit : « Le jour de la bataille du chameau », lorsque Azzoubeyr se dressa entre les
               partisans de ‘Aïcha et ceux de ‘Ali, il m’appela et je me tins debout à son côté. Il me dit : « Mon petit ! Voici un jour où ne
               sera tué qu’un  injuste ou la victime d’une injustice, et je voix sûrement que je vais être tué aujourd’hui victime d’une
               injustice. Parmi mes plus grands soucis est certainement ma dette. Penses-tu que l’acquittement de ma dette vous laissera
               quelque chose de mes biens ? » Puis il dit : « Mon petit ! Vends nos biens et paie notre dette. Il en légua le tiers et le tiers de
               ce tiers aux fils de ‘Abdullâh Ibn Azzoubeyr. Il dit : « Si, après le règlement de ma dette, il reste quelque chose de nos biens,
               que le tiers en soit donné à tes enfants ». Hishâm dit : « Le fils de ‘Abdullâh avait vu quelques-uns des fils de Azzoubeyr,
               Khoubeyb et ‘Abbâd. Il avait alors neuf fils et neuf filles. ‘Abdullâh dit : « Il se mit à me recommander sa dette en disant :
               « Mon petit ! Si tu ne peux payer une partie de ta dette, cherche aide auprès de mon de mon Seigneur ». Il dit : « Par Dieu, je
               n’ai pas compris ce qu’il disait et je lui dis : « Père ! Qui est donc ton Seigneur ? » Il dit : « Dieu ». Il dit : « Chaque fois que
               j’ai eu des difficultés à payer ses dettes, je disais : « Maître de Azzoubeyr, acquitte pour lui sa dette ! », et Il l’acquittait ». Il
               dit : « Azzoubeyr fut donc tué sans laissé ni dinars ni dirhems à part des terres, dont celle nommée «la forêt ». Il laissa de
               même onze maisons à Médine, deux de Basra, une à Koufa et une en Egypte ». Il dit : « Toutes ses dettes ne provenaient que
               du fait suivant : chaque que quelqu’un venait lui confier quelque chose, il lui disait : « Que ce soit à tire d’emprunt car je
               crains de la perdre ». Jamais il n’a accepté un poste de commandement ou une charge de collecteur d’impôts ou autre à
               moins qu’il ne fût dans une campagne militaire avec le Messager de Dieu    ou Abou Bakr, ou ‘Omar, ou ‘Othmân, que
               Dieu leur accorde satisfaction ». ‘Abdullâh dit : «  J’ai évalué le montant de sa dette et je l’ai trouvé de deux millions deux
               cent mille dinars ». Hakim Ibn Hizam rencontra ‘Abdullâh Ibn Azzoubeyr et lui dit : « O fils de mon frère ! Combien doit
               mon frère ? » Je lui en cachais la vraie valeur et lui dis : « Cent mille dinars ». Hakim dit : « Par Dieu ! Je ne crois pas que vos
               biens suffiront à la payer ». ‘Abdullâh dit : « Que dirais-tu si elle s’élevait à deux millions deux cent mille ? » Il dit : « Je ne
               vous vois pas capables de vous en tirez. De toutes façon, toutes les fois que vous aurez des difficultés, adressez-vous à moi ».
               Il dit : « Azzoubeyr avait acheté « la forêt » pour cent soixante mille dinars. ‘Abdullah la vendit pour un million six cent
               mille. Puis il se leva et dit : « Que celui à qui Azzoubeyr doit quelque chose vienne me rejoindre à la forêt ». ‘Abdullâh Ibn
               Ja’far l’y rejoignit. Azzoubeyr lui devait  quatre cent mille dinars. Il dit à ‘Abdullah Ibn Azzoubeyr : « Si vous voulez je
               renonce pour vous à mon dû ». ‘Abdullâh lui dit : « Non ». Il dit : « Si vous voulez, reportez à plus tard le paiement de ce que
               vous me devez ». ‘Abdullah dit encore : « Non ». Il dit : « Dans ce cas, donnez-moi une partie de « la forêt ». ‘Abdullah dit :
               « Tu en as d’ici à là-bas ». ‘Abdullâh en vendit une partie. Cela suffit à payer la dette et il en resta quatre parts et demie. Il se
               rendit chez Mou’âwiyâ alors qu’il avait auprès de lui,  ‘Amr Ibn ‘Othmân, Al Mondher Ibn  Azzoubeyr et Ibn Zam’a.
               Mou’âwiyâ lui dit : « A combien a été évalué « la forêt » ? Il dit : « Chaque part a été estimée à cent mile dinars » Il dit :
               « Combien en reste t-il ? » Il dit : « Quatres partes et demie ». Al Mondher Ibn Azzoubeyr dit : « J’en prends une pour cent
               mille dinars ». ‘Amr Ibn Othmân dit à son tour : « J’en prends une aussi à cent mille dinars ». Ibn Zam’a dit enfin : « J’en
               prends une à cent mille dinars ». Mou’âwiyâ dit alors : « Combien en reste t-il ? » Il dit : « Une part et demie ». Il dit : « Je
               les prends pour cent cinquante mille dinars ». Quand Azzoubeyr régla le restant de la dette, les fils de Azzoubeyr lui dirent :
               « Partage entre nous notre part d’héritage ». Il dit : « Par Dieu ! Je ne la partagerai entre vous qu’après avoir crié durant le
               pèlerinage de quatre années consécutives : « A qui Azzoubeyr doit encore quelque chose ? »  Une fois les quatre années
               révolues, il partagea l’héritage et leur en donna le tiers. Azzoubeyr avait eu quatre femmes. A chacune d’elles revint la
               somme de un million deux cent mille dinars. Toute sa fortune s’élevait donc à cinquante millions et deux cent mille dinars.
               (Rapporté par Al Boukhari).





























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