Page 9 - Tueuse d'Alpha - Vindicta
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La nuit avait englouti le soleil, remplacé par la lune qui brillait de
mille feux, ronde et pleine, et aucun nuage ne viendrait interrompre
ce moment.
Il était là, devant moi, attaché dans cette arène.
Ses liens se déferaient dans peu de temps, cela dit.
C’était un soir spécial où minuit sonnerait le début des réjouis-
sances. Un soir où, dans l’obscurité, l’individu enchaîné sous mes
yeux se transformerait bientôt en cette bête qui me fascinait tout
autant qu’elle m’effrayait par le passé.
Pour la première fois, je faisais face à un mâle qui me fixait avec
terreur, priant pour que sa vie ne s’achève pas sous peu. La supplique
silencieuse d’un homme qui désirait sans doute s’échapper, mais que
sa nature, une fois changée, ne pourrait plus raisonner.
Les portes de cette cage géante se refermèrent sur nous et mon
cœur s’emballa, de peur et non pas d’excitation, car pour le coup, je
redoutais la mort. J’en vins à me demander si j’avais pris la bonne
décision le jour où j’avais intégré la formation. Mais à quoi bon
s’attarder sur ce genre de question ? La lune atteindrait bientôt son
apogée et lui ne serait que bête sous peu, d’autant plus que cette nuit
était particulière ; c’était le solstice d’hiver, une date où la pleine
lune montrait toute l’étendue de son pouvoir.
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