Page 13 - banque participative
P. 13
2.2 Les Sources secondaires
Comme pour le Qiyâs, l’utilisation de sources secondaires s’explique par le nombre limité des textes
6
spécialistes connu sous le nom de l’ijtihad .
2.2.1 La présomption d’admissibilité (Al-istishâb)
L’ististhâb s’inspire du principe général de droit consistant à considérer que « les choses sont
naturellement licites », que « tout ce qui n’est pas interdit est licite ». Cette règle stipule que le
jugement légal relatif à une chose est conforme à son état dans le passé, jusqu’à ce qu’une preuve
motivant un changement vienne le contredire.
Appliquée aux transactions financières et commerciales, celles-ci ne deviennent prohibées que si
elles sont entachées d’une anomalie chariatique, sinon, elles sont conformes et autorisées de fait.
2.2.2 La coutume (Al-‘urf)
Les us et coutumes constituent une « source annexe » non moins importante que les précédentes
puisqu’elle s’appuie, elle aussi, sur les normes de la source première pour la législation islamique. Là,
selon les impératifs de la nécessité, les ulémas font appel à des normes dérivées des coutumes locales
dès lors que celles-ci n’entrent pas en contradiction avec les principales sources du fiqh (Coran,
Hadith, consensus et déduction par analogie).
2.2.3 Le jugement préférentiel (Al-’istihsân)
L’istihsân s’appuie sur l’appréciation personnelle du législateur. Il arrive que celui-ci s’appuie sur
dans un cas par rapport à l’autre.
2.2.4 L’intérêt général (Al-maslaha)
Pour les ulémas juristes, Al-maslaha consiste à rechercher un intérêt ou à écarter un mal. Ils
considèrent que tout moyen destiné à préserver les finalités suprêmes du message divin (Al-maqâsid)
est un moyen « maslaha ». Les finalités suprêmes de la Révélation, d’après les ulémas, sont au nombre
de cinq : la protection de la Religion, de la vie, de la Raison, des biens matériels, de la filiation et de
la dignité humaine.
5* Les Ulémas sont les savants musulmans, experts en théologie et en sciences islamiques
13