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Analyse financière




            b. Etat A2 : Etat des dérogations

            Cet état trouve son fondement dans l’article 19 de la loi comptable 9-88 qui autorise, sous certaines
            conditions bien énumérées, des dérogations aux pratiques comptables usuelles. Ces dérogations sont
            généralement justifiées par :
            -  des  mesures  d’ordre  macroéconomique  (encouragement  de  l’investissement,  relance  de  la
              consommation etc.)

            Avantages sectoriels : quand les pouvoirs publics décident la promotion ou le soutien d’un secteur
            d’activité, un des moyens utilisés consiste à permettre des dérogations relatives à la comptabilisation
            de  certaines  opérations.  A  titre  d’exemple  on  peut  citer  la  possibilité,  pour  des  entreprises
            nouvellement  crées,  de  pratiquer  les  amortissements  dérogatoires  aux  biens  acquis  afin  de  leur
            permettre de déduire davantage ces dotations de la base imposable et donc de payer moins d’impôts
            sur les bénéfices. Alors que le CGNC n’a prévu que l’application des taux d’amortissement linéaires
            durant toute la vie des biens immobilisés.

            Exemple : une société en création obtient de la part de l’administration fiscale -dans le cadre de la
            politique  d’encouragement  de  l’investissement  productif-  autorisation  de  pratiquer  des
            amortissements  dégressifs  des  machines  de  production  acquises  lors  de  la  création.  Ces  machines
            sont acquises à une valeur de 1.000.000 Dhs et amortissables (théoriquement) sur une période de 10
            ans, soit donc un taux d’amortissement de 10% par an.

            La dotation annuelle théorique est de 1.000.000 x10% = 100.000 Dhs.
            Cette  société  va  donc  déduire  de  son  résultat  imposable  la  somme  de  100.000  Dhs  au  titre  des
            dotations aux amortissements. C’est la procédure prévue par le CGNC dont la norme dans ce cadre
            est l’amortissement linéaire qui consiste à appliquer le même taux pour toute la durée de vie du bien
            immobilisé (inscrit au compte d’immobilisation du bilan).
            La prise en compte de cette dérogation spéciale se traduit par le calcul suivant de l’amortissement si
            on suppose que la société pratique un taux d’amortissement de 20% pour la première année, soit
            donc 1.000.000 x 20% = 200.000 Dhs.
            De ce fait, la société déduira le montant de 200.000 Dhs de son résultat imposable, ce qui traduit un
            gain plus ou au moins substantiel en terme de trésorerie.

            La  pratique  de  l’amortissement  dégressif  consiste  à  amortir  plus  vite  un  bien  acquis  pendant  les
            premières années d’exploitation.

            Ainsi donc, les états de synthèse de cette société nous fournissent le montant annuel et cumulé des
            dotations aux amortissements, alors que l’ETIC nous renseigne sur le mode de calcul pratiqué et les
            conditions et les caractéristiques de la dérogation obtenue.
            A cet égard, il convient de préciser que la dérogation mentionnée dans l’ETIC ne concerne que la prise
            en  compte  comptable  de  certaines  opérations  dans  la  mesure  où  l’information  résultant  de  cette
            dérogation présente un impact significatif (objectif de l’image fidèle).









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