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Environnement bancaire et monétaire
Le décloisonnement des structures
Le principe d’universalité de l’activité bancaire qui s’est imposé à l’époque a entraîné de
profondes transformations au sein du secteur bancaire. En effet, les banques ont procédé à une
diversification de leurs activités vers tous les segments de marché et ont débordé de leur activité
traditionnelle, à savoir les opérations de crédit.
De leur côté, les Organismes Financiers Spécialisés se sont rapprochés des activités bancaires
commerciales. De ce fait, deux d’entre eux, la BNDE et le CIH, suivis en 1987 par la CAM, ont été
autorisés à développer un réseau d’agences et à élargir leur domaine d’intervention.
La désintermédiation des financements
En vue d’élargir le marché des capitaux à court terme et de donner plus de souplesse au
financement des entreprises, les autorités monétaires ont mis en place en décembre 1986 un
1
marché de billets de trésorerie . Les sociétés importantes, qui avaient des besoins de financement
de courte durée, pouvaient désormais y faire appel en mobilisant des ressources autres que
monétaires.
La diversification des intermédiaires financiers
C’est dans ce cadre que l’on peut situer la création de Bank Al Amal qui a pour mission de financer
les projets d’investissement des ressortissants marocains résidents ou ayant résidé à l’étranger.
La déréglementation des procédures
Elle s’est traduite par la suppression du réescompte relatif aux crédits à court terme et le
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développement du marché monétaire, et ce depuis le 1 janvier 1988, ainsi que par
l’assouplissement du contrôle de change.
Le désencadrement du crédit (janvier 1991)
Initialement, la distribution des crédits obéissait à certaines règles rigides qui consistaient à :
· fixer pour chaque banque des quotas de volume de crédits à octroyer à leur clientèle,
· fixer des taux administrés.
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Ce mécanisme communément appelé encadrement du crédit présentait l’avantage de contrôler
la masse monétaire, mais pénalisait les banques les plus dynamiques et les secteurs les plus
productifs. On dit que l’encadrement des crédits cristallise les situations acquises.
Pour pallier à ces inconvénients et dans un souci d’ouverture et de libéralisation de l’économie
marocaine, les autorités monétaires ont mis en œuvre en janvier 1991 un mécanisme de
désencadrement du crédit, qui se matérialise par la suppression des contraintes quantitatives de
l’encadrement du crédit et leur remplacement par des mesures indirectes et souples.
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Billets de trésorerie : Titre de créance négociable émis par des grandes entreprises autres que les établissements de crédit et qui
ont directement accès au marché.
2 Encadrement du crédit : l’encadrement du crédit consiste à fixer des limites quantitatives à la progression des crédits. L’objectif
est de contenir l’évolution de la masse monétaire dans des proportions conformes aux besoins de l’économie réelle.
L’inconvénient majeur réside dans le fait que l’encadrement pénalise les secteurs et les banques les plus dynamiques, ce qui a
justifié l’abandon de cette pratique en 1991.
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