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Environnement bancaire et monétaire
L’instrument utilisé est la manipulation du taux d’intérêt dont la souplesse a permis de remédier
aux effets négatifs de l’encadrement.
Cette évolution a permis de :
· supprimer les quotas d’octroi de crédits par les banques,
· libérer progressivement les taux sur les crédits et sur les dépôts.
Cependant, pour garder le contrôle de la masse monétaire et préserver les équilibres macro-
économiques, et notamment la stabilité des prix, les autorités monétaires ont mis en place des
mesures de régulation (ratios prudentiels, réserves obligatoires,…).
1.2 Décennie 90 : Modernisation du Système Bancaire Marocain (Loi bancaire de 1993)
Depuis le début des années 90, le secteur financier marocain a engagé un ensemble de réformes
financières visant le secteur bancaire, la bourse des valeurs et d’une manière générale,
l’environnement financier. En effet, ce mouvement de modernisation a été engagé en réaction à
un contexte financier devenu difficile marqué par une augmentation des créances en souffrance,
particulièrement au niveau des organismes financiers spécialisés, et d’autre part la bourse des
valeurs qui poursuivait une tendance baissière. Cette modernisation s’est alors traduite par la
1
promulgation de la loi bancaire de 1993 . Cette nouvelle législation ouvre une ère nouvelle au
système bancaire marocain. Ce texte a en effet permis :
La généralisation de la loi bancaire : l’unification du cadre juridique applicable aux établissements
de crédit qui comprennent désormais les banques et les sociétés de financement, renforce la
tendance vers la banque universelle.
Le renforcement de la concertation : à travers notamment la mise en place des deux organes
suivants :
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· le Conseil National de la Monnaie et de l'Epargne "CNME " : présidé par le Ministre des
Finances,
· le Comité des Etablissements de Crédit "CEC" : présidé par le Gouverneur de Bank Al-
Maghrib.
La consolidation du pouvoir de supervision de Bank Al-Maghrib : notamment par le
renforcement de ses attributions en matière prudentielle et l'extension de ses contrôles aux
personnes morales liées aux établissements de crédit.
Le renforcement de la protection de la clientèle : épargnants et emprunteurs, en particulier les
déposants en mettant notamment en place un fonds de garantie des dépôts ainsi qu'un
mécanisme de soutien aux établissements de crédit en difficultés.
Le renforcement des règles prudentielles : capital minimum, solvabilité, division de risques,
liquidité, position de change, conditions de prise de participation.
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Dahir portant loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993) relatif à l'exercice de l'activité des établissements de crédit et
de leur contrôle.
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CNME : appelé selon la nouvelle loi bancaire 2006 le Conseil National du Crédit et de l’Epargne (CNCE).
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