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Environnement bancaire et monétaire Diplôme des Métiers de Banque
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Pour en savoir plus :
Pays en voie de développement dans l’économie mondiale
Ces travaux ont notamment porté sur les déterminants des processus de développement et de
croissance, soulignant la diversité des trajectoires possibles, mais aussi sur l'analyse de la notion
d'économies émergentes, qui est apparue parallèlement à celle de mondialisation et semble y être
étroitement liée, et enfin sur l'expérience particulière des économies dynamiques d'Asie de l'Est.
La notion d'économies émergentes est apparue parallèlement à celle de mondialisation. La montée
en puissance de ces économies sur la scène internationale est en effet due en grande partie à leur
insertion réussie dans la mondialisation.
Le développement durable
Le développement durable a été introduit en 1987 par la commission mondiale sur l'environnement
et le développement. Après que la Banque Mondiale lui ait consacré son rapport sur le
développement de 1992, l'écologie sera sans doute l'un des principales entrées de l'IDH. Le rapport
sur le développement humain tente de donner quelques indices sur l'environnement et la pollution
mais ceux-ci restent épars dans les premières versions. Les problèmes du développement durable
sont analysés dans le rapport annuel du World Resources Institute des Nations Unies sans pour
autant fournir un indice synthétique. A ce titre, l'indice du développement économique durable
(Index of Sustainable Economic Welfare, ISEW) de Herman Daly et John Cobb tente de mesurer le
bien-être économique à long terme en corrigeant l'indicateur de la consommation des ménages par
des facteurs environnementaux et sociaux. Cet indice renforce le constat pessimiste sur la
divergence entre la croissance économique et le bien-être. Il permet de pénaliser les pays les plus
destructeurs du cadre de vie. Par exemple, le Royaume Uni n'a pas augmenté son ISEW depuis 1950
malgré une augmentation du PNB de 200 %.
Plus généralement, la finalité consiste à pénaliser les IDH en fonction de l'indice d'effet de serre par
tête (Greenhouse index) et plus généralement des dégradations apportées au sol, aux forêts, à
l'eau, à la vie, à la biodiversité, etc. Sur la base de ces indices, les pays producteurs de matières
premières, les nouveaux pays industrialisés (NPI) et les vieilles puissances industrielles subiraient un
reclassement important au profit de pays moins développés. En ne prenant que l'indicateur des
émissions de soufre et de nitrate par tête (données 1989), il faudrait particulièrement pénaliser le
Canada (200 Kgs), les Etats-Unis (160 Kgs), les pays de l'Est (165 Kgs).
Les problèmes de développement durable s'inscrivent dans le cadre plus large de la détresse
humaine qui accompagne les niveaux de développement les plus élevés. Les indicateurs du PNUD
sont assez volatiles, mais tendent à montrer que l'amélioration matérielle du niveau de vie
s'accompagne d'une détresse morale croissante, manifestée par la drogue, les suicides, les crimes.
Autant que la détérioration de l'environnement, le "mal être" des pays développés amènerait à
alourdir les pénalités sur l'IDH des pays développés.
• Si le mal être est le luxe des pays nantis, le développement durable tient pour les pays les plus
pauvres dans la capacité à maintenir les capacités humaines élémentaires à se nourrir,
procréer, et avoir une instruction minimale, d'où le nouvel indicateur apparu dans le rapport
de 1996 : il s'appuie sur le taux d'enfants de moins de cinq ans présentant une insuffisance
pondérale, le taux de naissances non suivies par du personnel qualifié de santé, le taux
d'analphabétisme chez les femmes âgées de 15 ans et plus. Cet "indicateur de pénurie de
capacité" ne concerne que les 101 pays en voie de développement. Ainsi si le Népal est le plus
pauvre. On trouve dans le tiers inférieur la Côte d'Ivoire et le Maroc. Cet indice oppose ainsi
les " capacités" aux performances économiques, en particulier au revenu.
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