Page 85 - CIFPB_DMB_TC_Manuel Environnement bancaire et monétaire_Neat
P. 85

Environnement bancaire et monétaire                                   Diplôme des Métiers de Banque
           .
           Pour en savoir plus :

           Pays en voie de développement dans l’économie mondiale

           Ces  travaux  ont  notamment  porté  sur  les  déterminants  des  processus  de  développement  et  de
           croissance, soulignant la diversité des trajectoires possibles, mais aussi sur l'analyse de la notion
           d'économies émergentes, qui est apparue parallèlement à celle de mondialisation et semble y être
           étroitement liée, et enfin sur l'expérience particulière des économies dynamiques d'Asie de l'Est.
           La notion d'économies émergentes est apparue parallèlement à celle de mondialisation. La montée
           en puissance de ces économies sur la scène internationale est en effet due en grande partie à leur
           insertion réussie dans la mondialisation.


           Le développement durable

           Le développement durable a été introduit en 1987 par la commission mondiale sur l'environnement
           et  le  développement.  Après  que  la  Banque  Mondiale  lui  ait  consacré  son  rapport  sur  le
           développement de 1992, l'écologie sera sans doute l'un des principales entrées de l'IDH. Le rapport
           sur le développement humain tente de donner quelques indices sur l'environnement et la pollution
           mais ceux-ci restent épars dans les premières versions. Les problèmes du développement durable
           sont  analysés dans  le  rapport  annuel du  World Resources  Institute  des Nations  Unies  sans pour
           autant  fournir un indice  synthétique.  A  ce  titre,  l'indice  du développement  économique durable
           (Index of Sustainable Economic Welfare, ISEW) de Herman Daly et John Cobb tente de mesurer le
           bien-être économique à long terme en corrigeant l'indicateur de la consommation des ménages par
           des  facteurs  environnementaux  et  sociaux.  Cet  indice  renforce  le  constat  pessimiste  sur  la
           divergence entre la croissance économique et le bien-être. Il permet de pénaliser les pays les plus
           destructeurs du cadre de vie. Par exemple, le Royaume Uni n'a pas augmenté son ISEW depuis 1950
           malgré une augmentation du PNB de 200 %.
           Plus généralement, la finalité consiste à pénaliser les IDH en fonction de l'indice d'effet de serre par
           tête  (Greenhouse  index)  et  plus  généralement  des  dégradations  apportées  au  sol,  aux  forêts,  à
           l'eau, à la vie, à la biodiversité, etc. Sur la base de ces indices, les pays producteurs de matières
           premières, les nouveaux pays industrialisés (NPI) et les vieilles puissances industrielles subiraient un
           reclassement important au profit de pays moins développés. En ne prenant que l'indicateur des
           émissions de soufre et de nitrate par tête (données 1989), il faudrait particulièrement pénaliser le
           Canada (200 Kgs), les Etats-Unis (160 Kgs), les pays de l'Est (165 Kgs).
           Les  problèmes  de  développement  durable  s'inscrivent  dans  le  cadre  plus  large  de  la  détresse
           humaine qui accompagne les niveaux de développement les plus élevés. Les indicateurs du PNUD
           sont  assez  volatiles,  mais  tendent  à  montrer  que  l'amélioration  matérielle  du  niveau  de  vie
           s'accompagne d'une détresse morale croissante, manifestée par la drogue, les suicides, les crimes.
           Autant  que  la détérioration  de  l'environnement,  le  "mal  être"  des  pays  développés  amènerait à
           alourdir les pénalités sur l'IDH des pays développés.
              •  Si le mal être est le luxe des pays nantis, le développement durable tient pour les pays les plus
                 pauvres  dans  la  capacité  à  maintenir  les  capacités  humaines  élémentaires  à  se  nourrir,
                 procréer, et avoir une instruction minimale, d'où le nouvel indicateur apparu dans le rapport
                 de 1996 : il s'appuie sur le taux d'enfants de moins de cinq ans présentant une insuffisance
                 pondérale,  le  taux  de  naissances  non  suivies  par  du  personnel  qualifié  de  santé,  le  taux
                 d'analphabétisme chez les femmes âgées de 15 ans et plus. Cet "indicateur de pénurie de
                 capacité" ne concerne que les 101 pays en voie de développement. Ainsi si le Népal est le plus
                 pauvre. On trouve dans le tiers inférieur la Côte d'Ivoire et le Maroc. Cet indice oppose ainsi
                 les " capacités" aux performances économiques, en particulier au revenu.



                                                                                                         85
   80   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90