Page 108 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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100 DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
cela un démenti à une sagesse que nous adorons,
et que Julien lui-même eût été digne d'adorer,
si les docteurs haineux et fanatiques de son temps
lui eussent permis de la comprendre. Le temple
pour nous a deux colonnes, sur l'une desquelles
le christianisme a écrit son nom. Nous ne voulons
donc pas attaquer le christianisme; loin de là,
nous voulons l'expliquer et l'accomplir. L'intelli-
gence et la volonté ont alternativement exercé le
pouvoir dansle monde la religion et la philosophie
luttent encore de nos jours, et doivent finir par
s'accorder. Le christianisme a eu pour but provi-
soire d'établir, par l'obéissance et la foi, une éga-
lité surnaturelle ou religieuse entre les hommes, et
d'immobiliser la foi, afin de don-
l'inteHigence.par
ner un point d'appui à la vertu qui venait détruire
l'aristocratie de la science, ou plutôt remplacer
cette aristocratie déjà détruite. La philosophie, au
contraire, a travaillé pour faire revenir les hommes
par la liberté et la raison à l'inégalité naturelle,
et pour substituer, en fondant le règne de l'in-
dustrie, le savoir-faire à la vertu. Aucune de ces
deux actions u'a été complète et suffisante, aucune
n'a conduit les hommes a I:). perfection et au bon-
heur. Ce qu'on rêve maintenant sans oser presque