Page 116 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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LE RÉCIPIENDAIRE.          107
                     bien, soit dans le mal;  si la  logique  vous  effraye,
                    si la vérité nue vous fait  rougir  si on vous blesse
                     en touchant les erreurs  reçues,  condamnez  tout
                    d'abord  ce livre,  et  faites, en ne le lisant  pas,
                     comme s'il n'existait  pas pour vous,  mais ne le
                    décriez  pas  comme  dangereux:  les secrets  qu'il
                    révèle seront  compris  d'un  petit nombre, et ceux

                    qui  les  comprendront  ne les révéleront  pas.  Montrer
                    la lumière aux oiseaux de nuit, c'est la leur  cacher,

                     puisqu'elle  les  aveugle  et devient  pour  eux  plus
                     obscure  que  tes ténèbres. Je  parferai  donc claire-
                     ment,  je  dirai  tout,  et  j'ai  la ferme connance  que
                    les initiés  seuls, ou ceux  qui  sont  dignes  de  t'être,
                    liront tout et  comprendront  quelque  chose.
                       !t  y  a une vrai et une fausse  science,  une  magie
                     divine et une  magie  infernale,  c'est-à-dire men-
                     songère  et ténébreuse  nous avons à révéler l'une
                     et à dévoiler l'autre;  nous avons à  distinguer  le
                     magicien  du sorcier et  t'adopte  du charlatan.
                       Le  magicien dispose  d'une force  qu'il connaît,
                     le sorcier s'efforce d'abuser de ce  qu'il ignore.
                       Le  diable,  s'il est  permis  dans un livre de
                     science  d'employer  ce mot décrié et  vulgaire,  le
                     diable se donne au  magicien  et le sorcier se donne
                     au diable.
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