Page 121 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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112 DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
ce pas? Maistu peux l'être si tu veux. As-tuvaincu
lestourbillons des penséesvagues? Es-tu sans indé-
cision et sans caprices? N'acceptes-tu le plaisir
que quand tu le veux, et ne le veux-tu que quand
tu le dois? Non, n'est-ce pas? il n'en est pas tou-
jours ainsi? Maiscela peut être si tu le veux.
Le sphinx n'a pas seulement une tête d'homme,
il a aussi des mamelles de femme; sais-tu résister
aux attraits de la femme? Non, n'est-ce pas? et
ici tu ris en répondant, et tu te vantes de ta fai-
blesse morale pour glorifier en toi la force vitale
et matérielle. Soit, je te permets de rendre cet
hommage à l'âne de Sterne ou d'Apulée; que
l'âne ait son mérite, je n'en disconviens pas, il
était consacré à Priape comme le bouc au dieu
de Mendès. Mais laissons-le pour ce qu'il est, et
sachons seulement s'il est ton maître ou si tu peux
être le sien. Celui-là seul peut vraiment posséder
la volupté de l'amour qui a vaincu l'amour de la
volupté. Pouvoir user et s'abstenir, c'est pouvoir
deux fois. Lafemme t'enchaîne par tes desirs sois
maître de tes désirs, et tu enchaîneras la femme.
La plus grande injure qu'on puisse faire à un
homme, c'est de l'appeler lâche. Or qu'est-ce donc
qu'un lâche?