Page 117 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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108 DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
Le magicien est le souverain pontife de la
nature, le sorcier n'en est que le profanateur.
Le sorcier est au magicien ce que le supersti-
tieux et le fanatique sont à l'homme véritablement
religieux.
Avant d'aller plus loin/déunissons nettement la
magie.
La magie est la science traditionnelle des secrets
de la nature, qui nous vient des mages.
Au moyen de cette science, l'adepte se trouve
investi d'une sorte de toute-puissance relative et
peut agir surhumainement, c'est-à-dire d'une ma-
nière qui passe la portée commune des hommes.
C'est ainsi que plusieurs adeptes célèbres, tels
que Mercure Trismégiste, Osiris, Orphée, Apollo-
nius de Thyanes, et d'autres qu'il pourrait être
dangereux ou inconvenant de nommer, ont pu
être adorés ou invoqués après leur mort comme
des dieux. C'est ainsi que d'autres, suivant le flux
et le reflux de l'opinion, qui fait les caprices du
succès, sont devenus des suppôts de l'enfer ou des
aventuriers suspects, comme l'empereur Julien,
Apulée l'enchanteur Merlin, et l'archisorcier,
comme on l'appelait de son temps, l'illustre et
malheureux Cornélius Agrippa.